CDG Express: une centaine d’élus et associations demandent l’abandon de la ligne entre Roissy et Paris

Le CDG Express doit relier Paris à l'aéroport de Roissy en 20 minutes. - JOEL SAGET / AFP
Ils sont une centaine d'élus, associatifs et syndicalistes à dire "Non au CDG Express". Dans une lettre adressée à Michel Cadot, préfet de la région Ile-de-France, des personnalités de tous bords réclament l'abandon de ce projet de ligne rapide entre l'aéroport de Roissy et Paris. Ce projet à plus de 2 milliards d'euros doit permettre d'effectuer ce trajet de 32 km en vingt minutes avec un ticket à 24 euros.
La lettre adressée au préfet intervient alors que Michel Cadot vient de lancer une concertation régionale autour de ce projet. Le mot d'ordre des signataires de cette lettre: donner "la priorité aux transports du quotidien".
Le CDG Express doit en effet se construire en grande partie le long du trajet du RER B et les travaux font craindre des conséquences sur cette ligne, la deuxième plus fréquentée d'Europe. Des impacts sont aussi redoutés sur les lignes K, P et E.
"Compte tenu de l’ampleur du programme de l’ensemble des travaux sur l’axe Nord du RER B, le risque est grand que les impacts ne se limitent pas aux périodes de moindre trafic (week-ends, été, soirées…) mais touchent également les jours de semaine de plein trafic et induisent par ailleurs sur certaines périodes des limitations temporaires de vitesse en semaine, entraînant une réduction de la fréquence des trains", écrivent les signataires de la lettre au préfet.
"Abandonner au plus vite le CDG Express"
Elus et associatifs pointent du doigt le paradoxe de construire une ligne à plus de 2 milliards d'euros pour 17.000 passagers quotidiens plutôt que d'améliorer celle existante qui transporte 900.000 personnes par jour.
"La seule bonne décision à prendre est d'abandonner au plus vite le CDG Express, dont les impacts sur les RER sont en tout point contraire à la politique annoncée par l'exécutif de donner la priorité aux trains du quotidien, qui en ont tant besoin", ajoutent-ils, proposant de réorienter le financement du CDG Express à l'amélioration des conditions de transport des lignes existantes.
Cette lettre au préfet de Région vient s'ajouter aux critiques émises en décembre par Anne Hidalgo et Valérie Pécresse qui chacune de leur côté appelaient aussi à la suspension du projet, en l'absence de garanties sur l'amélioration des transports du quotidien.
A l'issue de la concertation animée par le préfet de Région, un rapport doit être rendu à la ministre des Transports au mois de février.