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450 euros pour trois mois sans absence: la nouvelle prime de la RATP pour les chauffeurs de bus

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Cette prime destinée aux chauffeurs de bus vise à lutter contre la pénurie de personnels qui touche la RATP depuis des mois.

C'est l'un des principaux chantiers qui attend le futur patron du groupe, Jean Castex. Confrontée à une grave pénurie de chauffeurs de bus depuis plusieurs mois, la RATP a annoncé mi-octobre à ses machinistes la mise en place d'une prime "de production" de 450 euros destinée à ceux qui tiendront leur poste pendant trois mois consécutifs, rapporte Le Parisien.

Concrètement, les chauffeurs de bus qui ne comptabiliseront aucune absence (hors congés réguliers) pendant un mois percevront 100 euros. 150 euros supplémentaires seront versés au deuxième mois, puis 200 euros après trois mois. Soit 450 euros au total. Toutefois, le compteur sera réinitialisé à la moindre absence.

"Par cette mesure spécifique, l’entreprise souhaite ainsi saluer l’engagement et l’investissement des conducteurs de bus présents à leur service dans cette période d’exploitation très difficile", explique la RATP, contactée par BFM Business.

26% de l'offre plus assurée

Ce dispositif a été mis en place de manière rétroactive au 1er octobre et doit durer jusqu'à la fin de l'année. Objectif: lutter contre la pénurie de chauffeurs qui frappe les transports parisiens alors que la présidente d'Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, expliquait fin septembre que 26% de l'offre de bus à Paris et en petite couronne n'était plus assurée depuis la rentrée.

Sur l'ensemble de l'année, l'offre de la RATP est "inférieure de 17% à ce qui est prévu", a reconnu le directeur financier de la Régie, Jean-Yves Leclercq, expliquant ce phénomène par "les difficultés de recrutement et la montée de l'absentéisme". L'ex-patronne du groupe Catherine Guillouard avait elle aussi souligné "l'augmentation très significative du niveau d'absentéisme maladie", le nombre de jours d'arrêt ayant doublé par rapport à avant la crise du Covid-19.

Auprès du Parisien, Hani Labidi, délégué FO au département bus de la RATP dénonce une "primette qui saute si on a un accident de travail ou que l'on est agressé". Plutôt que pour une prime, "on se bat pour nos salaires et pour que nos conditions de travail ne soient pas sacrifiées pour l'ouverture à la concurrence", a-t-il dit alors qu'un nouveau mouvement social est prévu au sein du groupe le 10 novembre.

D'ailleurs, les syndicalistes s'interrogent sur la légalité de cette prime d'assiduité dont seraient privés les salariés qui décideraient de se mettre en grève.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco