Prochain PDG de la RATP, pourquoi Jean Castex devra s'abstenir de tout contact avec les ministres?

Reconversion professionnelle en vue pour Jean Castex. Sur décision d'Emmanuel Macron, l'ancien Premier ministre devrait devenir le prochain PDG de la RATP, même si cette prise de fonction doit encore être entérinée par les commissions parlementaires compétentes.
Mardi, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a rendu un avis favorable à ce projet de nomination, estimant "qu'elle ne pose pas de difficultés de nature déontologique, notamment un risque de conflits d'intérêts" malgré les fonctions passées de Jean Castex.
L'autorité a toutefois émis certaines réserves qui risquent de compliquer la tâche de l'ancien locataire de Matignon. Car "bien que des relations existent nécessairement entre l'Etat et un établissement public qui en relève, il apparaît nécessaire, dans le contexte de mise en concurrence des transports publics en Ile-de-France, d'encadrer les futures relations professionnelles de Monsieur Castex afin de prévenir tout risque de mise en cause de l'indépendance et de la neutralité de l'administration", souligne la HATVP.
Interdiction d'échanger avec le gouvernement pendant 3 ans
Ainsi, l'ancien chef du gouvernement devra "s'abstenir de toute démarche, y compris de représentation d'intérêts", auprès de ceux de ses anciens ministres toujours en poste, ou auprès des "services qui étaient placés sous son autorité directe", durant trois ans, selon l'avis de la HATVP.
En clair: interdiction d'entrée en contact avec une bonne partie des ministres composants l'actuel gouvernement, telle qu'Elisabeth Borne, ou même, le ministre des Transports Clément Beaune. "Cette réserve vaut, pour chacune des personnes qu’elle vise, jusqu’à l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la cessation de la relation de travail entre Monsieur Castex et la personne concernée", souligne encore l'autorité administrative.
Au-delà de l'ouverture à la concurrence, Jean Castex aura fort à faire pour redresser la RATP, fragilisée par la crise sanitaire. Depuis plusieurs mois, l'entreprise est confrontée à une pénurie de personnels, notamment de chauffeurs de bus, qui perturbe son service. Au point qu'Ile-de-France mobilités a décidé de retirer 100.000 millions d'euros de paiement à la RATP sur les 4 milliards d'euros versés chaque année, estimant que "près de 25% du service de bus ne serait pas assuré certains jours", rappelle Libération.