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Jean Castex toujours prêt à diriger la SNCF… même s'il n'est pas candidat

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Le PDG de la RATP n’a pas acté sa candidature pour remplacer Jean-Pierre Farandou. Mais son entourage assure qu’il reste disponible si Emmanuel Macron veut le nommer.

Le PDG de la RATP toujours en lice pour diriger la SNCF. L'actuel patron de l'opérateur ferroviaire, Jean-Pierre Farandou, atteindra la limite d’âge de 68 ans, début juillet. Jean Castex fait figure de favori malgré ses déclarations. Mi-avril, il a informé le conseil d’administration de la régie des transports parisiens qu’il ne "se portera pas candidat" au poste de PDG de la SNCF, ce que confirme la RATP. Ces dernières semaines, les multiples articles de presse sur sa candidature l’ont en effet obligé à clarifier sa position.

Sa déclaration a étonné au sein des deux entreprises. "Il dit qu’il n’est pas candidat car il ne veut pas participer au processus de sélection du successeur de Jean-Pierre Farandou, décrypte un bon connaisseur du dossier. Mais il ne dément pas son intérêt".

Être dans la course sans être officiellement candidat

La SNCF a mandaté un cabinet de recrutement pour mener la recherche. En habile politique, Jean Castex joue sur les nuances.

"Il ne demande rien mais laisse la porte ouverte si Emmanuel Macron avait besoin de lui…", expliquent plusieurs sources de son entourage.

L’ancien Premier ministre n’a jamais caché, en privé, son intérêt pour diriger la SNCF. Sa proximité avec Emmanuel Macron reste forte, ce qui l’autorise à être dans la course sans être officiellement candidat. Contactée, la direction de la SNCF n’a pas souhaité commenter.

La nomination de Jean Castex conviendrait aux syndicats avec qui il entretient de bonnes relations depuis son passage à Matignon. Mais des dirigeants de la SNCF estiment qu’il a été trop généreux sur les salaires, qui ont augmenté de 15% en trois ans à la RATP.

"Ici ça ne passerait pas, s’agace un cadre de la SNCF. Il faut tenir les cordons de la bourse."

La succession de Jean-Pierre Farandou va entrer dans la dernière ligne droite. L’assemblée générale qui actera la nomination du futur PDG sera convoquée mi-juin et aura lieu, au plus tard, le 30 juin, obligeant l’Élysée à trancher d’ici-là.

Pas de dissociation des fonctions

Pour l’heure, les options se sont resserrées. Le premier prétendant, Xavier Piechaczyk, voit ses chances réduites. L’actuel président de RTE était poussé par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qui vient de quitter son poste. Les noms de Marlène Dolveck, directrice générale adjointe de la SNCF ou d'Olivier Brousse, ancien numéro deux de Veolia, ne circulent plus.

De son côté, Jean-Pierre Farandou a bien tenté de jouer les prolongations en proposant une dissociation de ses fonctions de président et de directeur général. Ce scénario lui aurait permis de rester président deux ans de plus, en tandem avec Marie-Ange Debon, actuelle patronne de la filiale Keolis, comme directrice générale. Mais cette solution est exclue alors que "l’État a mandaté le recrutement d’un PDG", nous explique une source proche du gouvernement.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business