Avion de combat: Dassault regrette la "préférence américaine" de la Finlande

Le F-35 de Lockheed Martin - Lockheed Martin
"Une fois encore, nous constatons et regrettons une préférence américaine en Europe". Le message de Dassault en dit long sur la déception du choix de la Finlande pour le F-35 américain au détriment des offres européennes. Pour ce contrat de près de 10 milliards d'euros, trois autres avions étaient en lice: le Rafale français (Dassault Aviation, le Gripen suédois et l'Eurofighter.
"Dassault Aviation prend acte de la décision souveraine des autorités finlandaises de choisir la solution américaine", admet le groupe français avec une pointe d'amertume.
Jeudi, lors d'un point presse au ministère des Armées, l’ingénieur général de l’armement Thierry Carlier, directeur de la direction du développement international de la Direction générale de l’armement (DGA), évoquait encore ce contrat parmi ceux que Dassault pouvait encore signer.
Cette déception quant à la souveraineté européenne en matière de défense n'est pas une première. Lockheed Martin, constructeur du F-35, a capté plusieurs contrats en Europe en Belgique pour 34 chasseurs, au Danemark (27), aux Pays-Bas (37), en Pologne (32), en Norvège (52) et en Italie (90). Il faut aussi compter les ventes au Royaume-Uni (138) et en Suisse (36).
500 F-35 en Europe d'ici à 2035
Les Etats-Unis tentent désormais de signer avec la République Tchèque, la Grèce et même l'Espagne qui est pourtant partenaire avec la France et l'Allemagne pour le Scaf (Système de combat aérien du futur). Un cadre de Lockheed Martin a révélé des discussions. Madrid a démenti, mais l'avionneur américain confirme des rencontres.
Selon l'expert Gareth Jennings, il devrait y avoir plus de 500 F-35 en Europe d'ici à 2035.
Mais à la différence des autres pays, le choix finlandais n'est toutefois pas une surprise. Les experts estimaient dès le début, en 2015, que l'appel d'offre du gouvernement finlandais était structuré de façon à ouvrir les portes au F-35. La Finlande ne fait pas partie de l’Otan mais s'entraîne avec l'alliance et utilise des équipements compatibles avec les forces aériennes de l'Atlantique Nord. La Finlande partage une frontière de plus de 1300 kilomètres avec la Russie.
En septembre dernier, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, et le président de la Finlande, Sauli Niinistö, se sont rencontrés pour évoquer leur coopération. Dans un communiqué, l'organisation confirme "des entraînements communs et l'échange d'analyses et d'informations" afin de "garantir des capacités interopérables, préservant l'aptitude des forces armées finlandaises à travailler avec celles des pays de l'OTAN et des autres pays partenaires dans le cadre d'opérations multinationales de soutien de la paix".
