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À cause (entre autres) des droits de douane de Trump, la production britannique de voitures chute à son plus bas niveau depuis... 1949

Aston Martin a été contraint de limiter ses exportations vers les Etats-Unis en raison des droits de douane.

Aston Martin a été contraint de limiter ses exportations vers les Etats-Unis en raison des droits de douane. - BEN STANSALL / AFP

Après une année 2025 "incroyablement difficile", notamment à cause des droits de douane, le secteur espère une embellie alors qu'un accord a été conclu entre Donald Trump et Keir Starmer.

Le moteur du commerce extérieur britannique est en panne. La production automobile a chuté pour le cinquième mois consécutif pour atteindre un plus bas historique en mai depuis 1949 (hors année 2020 marquée par le Covid).

Les volumes de production de voitures neuves et de véhicules utilitaires au Royaume-Uni ont chuté de 32,8% à 49.810 unités le mois dernier, montrent des données publiées par la SMMT (Society of Motor Manufacturers and Traders).

Sur les cinq premiers mois de l'année, la chute est moins brutale même si la production automobile a baissé de 13% à 348.266 unités, un niveau jamais atteint depuis 1953.

Attention, cette très forte baisse s'explique en partie par des changements de modèle en cours dans les usines du pays, selon la Society of Motor Manufacturers and Traders (SMMT).

Plombé par l'allié américain

Mais les tarifs douaniers n'ont rien arrangé. Début avril, Donald Trump avait imposé des droits de douane à 25% sur toutes les voitures et pièces détachées importées aux Etats-Unis, ce qui avait conduit Aston Martin et Jaguar Land Rover à limiter leurs expéditions outre-Atlantique.

Le marché américain représente près de 30% des exportations automobiles britanniques, soit 10,5 milliards d'euros selon les données officielles, rapportées par CNBC.

Donald Trump et Keir Starmer ont récemment conclu un accord pour abaisser ces barrières douanières, même si un taux plancher de 10% aux Etats-Unis a été maintenu sur de nombeuses marchandises, dont les automobiles.

"Bien que 2025 se soit avérée être une année incroyablement difficile pour la production automobile britannique, on observe un début d’optimisme pour l’avenir", veut croire Mike Hawes, le directeur général de SMMT, dans un communiqué.

"Une action rapide sur les coûts de l'énergie et une meilleure capacité d'accès aux principaux marchés étrangers, ainsi que des mesures supplémentaires pour dynamiser la demande intérieure, pourraient permettre au Royaume-Uni de retrouver sa place parmi les 15 premiers constructeurs automobiles, pour la première fois depuis 2018", insiste le directeur général de SMMT.

Longtemps moteure de l'économie britannique, l'industrie automobile est toutefois engluée dans une crise profonde depuis les années 1970. Ces dernières décennies de grands noms du secteur ont ainsi disparu comme Austin en 1988 et surtout Rover en 2005.

Pierre Lann