Carburant: l'exécutif met la pression sur Totalénergies pour rétablir une ristourne

Emmanuel Macron a remis une pièce dans la machine ce matin. En déplacement au marché d'intérêt national (MIN) de Rungis, dans la banlieue sud de Paris, le président de la République a été interpellé par un employé du site qui lui a fait part de ses difficultés à faire les courses ou le plein à la fin du mois avec un salaire légèrement supérieur au SMIC.
"On a les aides pour les gros rouleurs, a répondu le chef de l'Etat en faisant allusion à l'indemnité carburant. Et on va essayer de faire un petit geste diesel, vous allez voir".
"Je sais l'esprit de responsabilité des producteurs et revendeurs [...] On a déjà fait un geste, maintenant il faut que chacun prenne sa part", a-t-il ajouté en faisant référence à la remise carburant instaurée par l'Etat entre avril et décembre derniers.
Quelques heures plus tard dans la matinée, c'est la ministre de la Transition énergétique qui y est allée de sa petite phrase. "Je dis au patron de Total, qui fait assez peu de bénéfices en France mais beaucoup dans le reste du monde: investissez en France, investissez dans la transition énergétique, et rendez tout ce que vous pouvez aux Français, je pense que ça bénéficiera à notre pays", a déclaré Agnès Pannier-Runacher sur CNews.
Des rappels réguliers depuis deux semaines
Cette phrase survient à peine deux semaines après que le patron de TotalEnergies a lancé la piste d'une nouvelle ristourne sur le gazole si les prix à la pompe dépassaient les deux euros le litre.
"Le marché a anticipé en partie l’embargo dans le prix actuel mais à mon avis, il n’a pas encore répercuté les coûts supplémentaires liés au transport par bateaux, expliquait-il dans une interview au Parisien le 8 février à l'occasion de la publication des excellents résultats du groupe pour l'année 2022. Je surveille de très près le sujet. Si le litre de gazole dépasse deux euros, TotalEnergies pourrait mener de nouvelles actions ciblées de rabais à la pompe".
Le gouvernement n'avait alors pas tardé à réagir favorablement à cette idée par l'intervalle d'Olivier Véran. "Nous souhaitons que tous les efforts puissent être faits pour réduire le coût du carburant à la pompe pour les Français", indiquait-il à la sortie du conseil des ministres qui se tenait le jour-même de la publication de l'entretien.
"C'est la promesse qu'a faite le président de Total"
Il y a tout juste une semaine, le porte-parole du gouvernement était revenu à la charge tout comme Bruno Le Maire qui avait rappelé le patron de Total à ses déclarations sur une nouvelle ristourne. "Le PDG a promis qu'il en ferait une, il est bon que les promesses soient tenues par tout le monde, qu'on soit responsable politique, responsable syndical ou chef d'entreprise", estimait le ministre de l'Economie au micro de RTL.
Un voeu rappelé pas plus tard que ce lundi sur BFMTV et RMC. "Je crois la parole du président de Total, Patrick Pouyanné. Si les tarifs dépassent 2 euros au litre, il y aura une remise, a précisé Bruno le Maire. C’est la promesse qu’a faite le président de Total, je n’ai aucun doute qu’il la tiendra".
Selon les derniers chiffres communiqués ce lundi par le ministère de la Transition écologique, le prix du litre de gazole atteignait en moyenne en France 1,8382 euro en très légère hausse par rapport à la semaine précédente.