Eurovision: un événement coûteux à organiser mais qui rapporte (très) gros

La Suisse, qui organise l'édition 2025 de l'Eurovision à Bâle, voit grand avec 36 millions d’euros de budget et des retombées économiques attendues autour de 62 millions, encouragée par les bilans financiers très positifs des éditions précédentes.

C'est LE moment pop de l'année. La finale de l'Eurovision a lieu samedi soir à Bâle, en Suisse. La France est représentée par la chanteuse Louane, bien placée derrière les favoris des bookmakers que sont la Suède et l'Autriche. Une position d'outsider qui donne des espoirs de victoire. Victoire qui impliquerait que la France organise la prochaine édition en 2026. Mais au-delà de la portée médiatique d'un tel événement (160 millions de téléspectateurs), l'Eurovision est une véritable cash machine pour le pays ou la ville hôte.

Certes, organiser l’Eurovision coûte cher: 22 millions d’euros à Turin en 2022, 28 millions à Liverpool en 2023, idem en Suède l’année dernière. Mais contrairement a une idée répandue, ce n’est pas un gouffre financier. Les frais engagés dans la logistique et l'accueil des fans sont largement compensés par les retombées économiques. Sans oublier les sponsors -Tiktok, Booking, des banques…- qui ajoutent plusieurs millions à l’enveloppe.

Cette année, la Suisse voit grand avec 36 millions d’euros de budget et des retombées économiques attendues autour de 62 millions, encouragée par les bilans des éditions précédentes.

97% de chambres d'hôtel occupées pour la finale

À Turin, l'Eurovision a généré 23 millions d’euros de retombées directes et jusqu’à 100 millions si l’on compte l’exposition médiatique. À Liverpool, jackpot: plus de 66 millions d’euros injectés dans l’économie locale. Et en Suède, Malmö a engrangé 38 millions d’euros grâce aux visiteurs venus du monde entier.

Il faut dire que l'événement musical attire beaucoup de monde. Les hôteliers de Turin ont recensé 100.000 nuitées lors de l'édition 2022 (le concours se tient sur 5 jours entre les répétitions et la finale). C'était 175.000 à Liverpool et plus de 70.000 à Malmö. À Bâle, les hôtels sont pleins à 85% pour la semaine et même 97% pour samedi soir.

Et puis il y a la billetterie. Cette année, les places se sont arrachées entre 13 et 430 euros. Sachant que si la finale est la soirée la plus médiatisée, la salle qui accueille l'événement est pleine tout le long du concours, même pour les répétitions et les demi-finales.

Il est donc loin le temps où l’on disait que la France ne voulait pas gagner pour des raisons financières. C’est tout le contraire. Et c’est pour ça que France Télévisions fait tout pour ramener le trophée cette année. Et espère une flopée de 12 points pour Louane.

Julien Migaud-Muller avec Clément Lesaffre