Salon de l'agriculture: Emmanuel Macron estime que les agriculteurs "ne peuvent pas être la variable d'ajustement"

Emmanuel Macron a appelé samedi au "calme" et au "dialogue respectueux" avec les agriculteurs, quelques minutes avant l'inauguration du 61ème Salon de l'agriculture à Paris, affirmant qu'ils ne pouvaient pas être "la variable d'ajustement" du pouvoir d'achat et des accords commerciaux, le projet d'accord UE-Mercosur à l'horizon.
"Nos agriculteurs ne peuvent pas être la variable d'ajustement du pouvoir d'achat (..) ni la variable d'ajustement des accords agricoles. Et c'est aussi pour ça que nous nous sommes opposés [à l'accord UE-Mercosur] tel qu'il a été signé", a déclaré le chef de l'État, un an après sa visite chaotique au Salon de l'agriculture.
Destiné à libéraliser les échanges entre l'Union européenne et cinq pays d'Amérique latine membres du Mercosur, ce traité commercial a été signé le 6 décembre 2024, mais doit encore être ratifié avant d'entrer en application. "C'est un mauvais texte tel qu'il a été signé. Et donc on fera tout pour qu'il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire française et européenne", a martelé le président de la République avant d'inaugurer le traditionnel rendez-vous agricole parisien.
Minorité de blocage
"Demain, rien ne nous dit que l'alimentation ne deviendra pas une arme et, donc, notre responsabilité c'est de produire sur notre sol ce qui nous permet de nous nourrir et de nourrir nos enfants", a ajouté Emmanuel Macron. Le chef de l'État a par ailleurs assuré continuer de chercher une "minorité de blocage" au sein de l'Union européenne.
Pour être ratifié cet accord de libre-échange doit gagner l'approbation d'au moins quinze États membres représentant 65% de la population de l'UE, puis réunir une majorité au Parlement européen.