Plombée par les retards de livraison de Boeing, Ryanair prêt à se tourner massivement vers Airbus

On le sait, la soif intarissable des compagnies aériennes pour les avions neufs est freinée par les problèmes de production dans le secteur. Notamment chez Boeing qui est en plus englué dans des retards de certification de certains de ses nouveaux modèles.
C'est le cas du 737 MAX 10, le plus grand modèle de la famille 737. Le géant Ryanair en a ainsi commandé pas moins de 150 unités. Or, les retards s'accumulent, Boeing indique que sa certification devrait être effective d'ici le troisième trimestre prochain avec une première livraison au printemps 2027.
Michael O'Leary, le très remuant patron de la compagnie, qui s'est souvent plaint des retards de l'avionneur, se dit confiant par rapport à ce calendrier: "ils nous ont écrit pour confirmer qu'ils prévoient de nous livrer ces MAX 10 au printemps 2027... Nous ne pensons pas qu'il y aura de retard pour notre première livraison", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse, selon Reuters.
Vers 200 Airbus pour Ryanair?
Pour autant, chat échaudé craint l'eau froide. Se disant "optimiste mais pas confiant" vis-à-vis de l'industrie américain, le PDG de Ryanair semble désormais vouloir abandonner son tropisme 100% Boeing. La compagnie low cost n'a en effet jamais commandé d'avions à Airbus, excepté pour sa petite filiale Lauda qui exploite des appareils loués. Cette situation pourrait changer.
"Nous possédons aujourd'hui 600 Boeing et 30 Airbus. J'aimerais que ce nombre atteigne peut-être 800 Boeing, voire 200 Airbus dans les prochaines années, indique-t-il. J'aimerais que nous ayons une activité Airbus significative".
Des commandes importantes pourraient ainsi intervenir à la fin des années 2020 ou au début des années 2030, d'autant plus que ses contrats de location d'avions Airbus actuels expirent en 2028.
En août 2024, il assénait: "Les retards de livraison de Boeing compromettent la croissance" de Ryanair.
Selon un rapport de l'association internationale IATA, les compagnies manquent cruellement d'aéronefs neufs depuis la fin de la crise du Covid.
"Si les livraisons s'étaient poursuivies au rythme d'avant la pandémie, la flotte mondiale aurait été considérablement plus importante aujourd'hui. Sur la base des tendances historiques de livraison (taux de croissance moyen sur 2010-2018), l'industrie aurait anticipé la mise en service d'environ 16.004 nouveaux avions entre 2019 et 2026. Or, les livraisons cumulées sur cette période devraient se limiter à 10.720 appareils, soit un déficit d'environ 5.284 unités".