Droits de douane à 30%: la Commission européenne répond à Donald Trump et se dit prête à adopter des "contre-mesures si nécessaire"

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse à Berlin, le 22 juin 2021 - Michael Sohn
Donald Trump a annoncé ce samedi 12 juillet l'imposition prochaine de droits de douane de 30% l'Union européenne, faisant à nouveau grimper les tensions commerciales.
Ces droits de douane entreront en vigueur le 1er août, a indiqué le président américain dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qu'il a publiée sur sa plateforme Truth Social.
La Commission, qui a la charge de négocier un accord commercial avec Washington au nom des États membres, a rapidement réagi. Dans un communiqué, elle se dit prête "à continuer de travailler en vue d’un accord d’ici le 1er août".
"L'UE a toujours donné la priorité à une solution négociée avec les États-Unis, reflétant ainsi son engagement en faveur du dialogue, de la stabilité et d'un partenariat transatlantique constructif", insiste-t-elle.
"Dans le même temps, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour préserver les intérêts de l’UE, y compris l’adoption de contre-mesures proportionnées si nécessaire", ajoute la Commission européenne.
Possible risposte
"Nous devrons riposter et rééquilibrer certains secteurs clés si les États-Unis insistent sur un accord asymétrique", avait indiqué à Bloomberg Stéphane Séjourné, le commissaire européen à l'industrie, à la fin du mois de juin.
Une première liste de droits de rétorsion sur des produits américains d'une valeur d'environ 21 milliards d'euros a été prévue. Ces taxes sont pour le moment suspendues jusqu'au 14 juillet. Les responsables européens n'ont pris aucune mesure pour prolonger cette suspension mais ils pourraient le faire rapidement si nécessaire.
Selon Bloomberg, l'UE a préparé une autre liste de produits américains pouvant faire l'objet de droits de douane supplémentaires.
Bruxelles estime qu'imposer "des droits de douane de 30 % sur les exportations de l’UE perturberait les chaînes d’approvisionnement transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises et des consommateurs des deux côtés de l’Atlantique".
Une réunion à Bruxelles dimanche
La Commission tient à rappeler que "peu d'économies au monde atteignent le niveau d'ouverture et de respect des pratiques commerciales équitables de l'Union européenne".
Une porte-parole de l'UE a déclaré que Bruxelles avait été informée de cette décision avant que Donald Trump ne publie les lettres en ligne.
Des diplomates ont indiqué qu'une réunion non programmée des ambassadeurs des 27 pays de l'UE avait été convoquée à Bruxelles pour dimanche après-midi afin de discuter de la dernière initiative de M. Trump.
La présidence du Conseil italien a fait savoir que Giorgia Meloni était "confiante" dans la capacité des deux parties à conclure un accord "juste" d'ici au 1er août, et appelé à se focaliser sur ces négociations en évitant toute polarisation supplémentaire.
L'industrie allemande s'inquiète
De son côté, l'industrie allemande a appelé l'UE et les Etats-Unis à "trouver rapidement des solutions et éviter une escalade" après les menaces samedi de Trump d'imposer 30% de droits de douane au 1er août sur les produits européens.
"L'annonce du président Trump est un signal d'alarme pour l'industrie des deux côtés de l'Atlantique", a asséné dans un communiqué la Fédération allemande de l'industrie (BDI), réagissant à la lettre du dirigeant américain publiée sur sa plateforme Truth Social.
L'Allemagne est en première ligne des répercussions de l'offensive commerciale américaine car son économie est très dépendante des exportations vers les Etats-Unis, notamment dans l'industrie chimique, pharmaceutique, automobile, sidérurgique et la fabrication de machines-outils.