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Trains, avions, fonction publique, entreprises: les grèves font leur retour en novembre et décembre

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Le climat social se tend à nouveau en France et les menaces de grève se multiplient dans de nombreux secteurs et entreprises.

Grève chez Michelin suite à l'annonce de la fermture de deux usines, journée de mobilisation annoncée le 21 novembre à la SNCF avec la menace de nouvelles journées en décembre, un mois qui pourrait être aussi marqué par une mobilisation de la fonction publique. Les mouvements sociaux se multiplient en cette fin d'année, signaux d'une situation économique compliquée. BFM Business fait le point.

• Aérien

Le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) a décidé de déposer un préavis de grève nationale pour le jeudi 14 novembre. En cause, leur opposition la volonté du gouvernement de tripler le produit de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) afin de remplir les caisses de l'État. Cette hausse entrerait en vigueur le 1er janvier prochain et rapporterait un milliard d'euros. Le syndicat demande le retrait de cet amendement et appelle tous les pilotes à se mobiliser, avec l’ensemble des salariés du secteur de l’aérien.

• Agriculteurs

La colère gronde toujours du côté des agriculteurs. Après un important conflit au printemps dernier, ils craignent d'être oubliés après les élections législatives et le changement de gouvernement, alors que l'exécutif précédent avait formulé un certain nombre de promesses. Certains agriculteurs ou organisations régionales souhaitent un durcissement des actions allant jusqu'à des blocages.

Les actions débuteront le 15 novembre "sur tous le territoire". "Sans décision forte et immédiate de l’Etat, les agriculteurs bloqueront le fret alimentaire français", peut-on lire dans un communiqué de la CR47 (Coordination rurale du Lot-et-Garonne). Ce syndicat a été particulièrement virulent lors du mouvement de colère agricole en janvier.

• SNCF

Contestant le nouveau modèle de Fret SNCF imposé par la Commission européenne et l'ouverture à la concurrence notamment sur les lignes régionales, tous les syndicats de la compagnie ont appelé à une grève de 24 heures le jeudi 21 novembre.

Comme d'habitude, les conséquences sur le trafic seront connues 48 heures avant le début du mouvement.

Plus inquiétant, la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots préviennent que cette journée de grève est "un ultimatum" avant "un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre" si le gouvernement et la SNCF ne répondent pas à leurs revendications.

• Fonction publique

Deux des principaux syndicats de fonctionnaires, FO et la CGT, ont appelé à la "mobilisation" et la "grève" après l'échec d'une réunion avec le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian.

"On va prendre le jeu du ministre au mot: trois jours de carence, trois jours de grève", a lancé Christian Grolier, secrétaire général de l'UIAFP-FO, qui veut travailler avec l'intersyndicale "la plus large possible". La mobilisation pourrait avoir lieu début décembre.

Le syndicaliste fait référence à la volonté du ministre d'aligner le nombre de jours de carence du public sur le privé en cas d'arrêt maladie.

• Biologistes médicaux

Quatre syndicats représentatifs des biologistes médicaux menacent de fermer les laboratoires d'analyses médicales du 23 au 31 décembre.

Ils veulent rouvrir les négociations sur leurs tarifs avec la Caisse nationale de l'assurance maladie.

• Entreprises

Face à divers plans sociaux ou fermetures d'usines annoncés récemment, divers appels à la grève ont été lancés.

Michelin a ainsi annoncé la fermeture avant 2026 de deux usines. La CGT a appelé à la grève sur tous les sites. Pour le moment, seuls les salariés de l'usine de Cholet ont cessé le travail, mais des manifestations sont attendues à Clermont-Ferrand, berceau du pneumaticien.

Chez Vencorex, entreprise de la chimie en redressement judiciaire, la perspective d'une reprise très partielle (25 salariés sur 465) a provoqué une grève illimitée avec blocage du site.

Face à ces fermetures d'usines ou plans sociaux, la CGT appelle à une "mobilisation pour l'emploi" le 12 décembre.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business