Plan social chez Michelin: la grève votée à l’usine de Cholet, la CGT appelle au mouvement "sur tous les sites"

Michelin a annoncé mardi la fermeture avant 2026 de ses usines de Cholet et Vannes, dans l'ouest de la France, à cause de "l'effondrement" des ventes des pneus pour camions et camionnettes. Suite à cette annonce, les salariés du site de Cholet ont voté la grève qui débutera ce mercredi à 8h du matin. Et la CGT souhaite voir le mouvement gagner toutes les usines françaises.
La direction du groupe a annoncé ces fermetures mardi matin aux 1.254 salariés des sites concernés. La fermeture de l'usine de Cholet se fera en deux temps, à partir de l'été 2025 puis début 2026.
"C'est l'effondrement de l'activité qui a provoqué cette situation, et je veux dire à tous ces salariés que nous ne laisserons personne au bord du chemin", a déclaré le PDG de Michelin Florent Menegaux dans un entretien.
Menaces sur d'autres sites
Sur BFMTV, Romain Baciak, Délégué syndical central CGT chez Michelin, conteste les arguments mis en avant par la direction. "C'est faux. Les seules raisons pour lesquelles Michelin ferme ces usines c'est parce que Michelin a augmenté ses tarifs et que la concurrence continue à vendre moins cher". "Le seul intérêt de Michelin c'est de faire de plus en plus de bénéfices pour reverser de plus en plus à ses actionnaires", poursuit-il. Et de s'inquiéter de possibles autres fermetures de sites "qui sont en difficulté".
Face à ces annonces, le représentant annonce que les "salariés de Cholet ont voté la grève". "C'est un mouvement spontané de colère et de révolte face aux suppressions d'emplois. On verra ensuite ce que les assemblées générales de salariés en lutte décideront sur les actions à mener", a déclaré à l'AFP Bastien You, délégué syndical CGT.
"Si Michelin décide de nous foutre à la porte, nous ce qu'on demande, c'est qu'ils nous payent jusqu'à la retraite, ils en ont les moyens", assène sur BFMTV David Goubault, secrétaire du syndicat CGT Michelin à Cholet.
L'Etat vigilant sur "le reclassement des salariés et la recherche d'un repreneur"
"Et on appelle les salariés de tous les sites français à faire grève pour montrer leur mécontentement et leur soutien aux salariés de ces deux sites" ajoute Romain Baciak. Une journée d'action pourrait avoir lieu à Clermont-Ferrand, site historique de Michelin. "L'Etat français devrait se pencher sur le sujet de ces entreprises qui font des milliards de bénéfices chaque année, au lieu de leur verser des aides chaque année" estime Romain Baciak.
Le ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Antoine Armand n'a pas tardé à réagir à l'annonce du plan social chez Michelin ainsi qu'à la présentation de celui d'Auchan. "Dans les deux cas de figure, les entreprises ont annoncé des plans de sauvegarde de l'emploi, des suppressions de sites qui sont éminemment préoccupantes", a souligné le patron de Bercy.
"Sur Michelin, je regrette la décision qui a été annoncée et l'Etat aura une vigilance extrêmement forte sur deux points : le reclassement de l'ensemble des salariés avec une proposition individuelle et la recherche d'un repreneur."
"Sur Auchan, dans l'environnement compétitif que vit l'entreprise, des mouvements pouvaient être attendus et la priorité est évidemment l'emploi", a-t-il ajouté.