"Tout est bien évidemment sur la table": la CPME n'a pas de "lignes rouges" sur les retraites

"Pas de lignes rouges" sur les retraites pour la CPME. Tout juste élu à la tête de l'organisation patronale, Amir Reza-Tofighi se prépare à l'ouverture du "conclave" des retraites voulu par François Bayrou, qui réunira l'ensemble des partenaires sociaux pour réviser la récente (et controversée) réforme – si les organisations syndicales et patronales parviennent à se mettre d'accord.
"Si on arrive tous avec nos lignes rouges, c'est impossible de négocier", a estimé ce vendredi matin le nouveau président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) sur RTL.
"On a des exigences" à la CPME "mais pas de lignes rouges", a affirmé Amir Reza-Tofighi.
"Tout est bien évidemment sur la table", a répété le successeur de François Asselin, estimant qu'il serait "compliqué de négocier" dans le cas contraire. "Si chacun […] refuse toute discussion, qu'est-ce qui se passe à la fin? On arrive et les jeux sont déjà faits", a-t-il détaillé par ailleurs.
"Ne pas aggraver le déficit public"
"Nos exigences, c'est préserver la compétitivité des entreprises et ne pas aggraver le déficit public", a toutefois nuancé le président de la CPME. Les générations futures "hériteront de cette dette" et "ne pourront pas bénéficier des investissements que l'on doit faire aujourd'hui", a-t-il précisé, prenant en exemple les investissements d'au moins 500 milliards de dollars dans l'intelligence artificielle récemment annoncés par Donald Trump aux États-Unis.
"Et nous en France, qu'est-ce qu'on fait? On emprunte pour rembourser nos pensions de retraite", a regretté Amir Reza-Tofighi.
Concernant une taxation des retraités les plus aisés, une piste évoquée par la ministre du Travail et écartée par le gouvernement, Amir Reza-Tofighi ne s'y est pas montré défavorable, tout comme le président du Medef. "Dans une société aujourd'hui où on a moins d'actifs qui travaillent, plus de retraités et on a un niveau de vie des retraités qui est plus élevé que les salariés, nous considérons que ce n'est pas toujours aux salariés et aux entreprises de payer", a-t-il avancé.
"Ce sont des mesures qui peuvent être intéressantes dans la discussion budgétaire", a estimé le président de la CPME.