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Réforme des retraites: Laurent Berger exhorte le gouvernement à "appuyer sur le bouton pause"

Laurent Berger

Laurent Berger - Abacapress-Alain Apaydin

Le leader de la CFDT alerte sur les conséquences politiques du silence de l'exécutif après la mobilisation exceptionnelle des Français contre la réforme des retraites ce mardi 7 mars.

Le patron de la CFDT Laurent Berger a appelé ce mardi soir sur le plateau de France 5 le gouvernement à la "responsabilité", quelques heures après la mobilisation de plus d'1,28 million de personnes contre la réforme des retraites. "Il est encore temps d'appuyer sur le bouton pause", affirme le responsable syndical, qui met en garde sur les conséquences du silence de l'exécutif.

"C'est quoi l'avenir démocratique d'un pays qui balance 13 milliards d'euros à un mouvement qui dans son maximum mobilise 284.000 personnes (...) quand on n'est pas capable d'entendre le fait qu'il y a 2n,5 millions de personnes dans la rue?" interroge Laurent Berger.

"Je le dis, l'avenir démocratique du pays est inquiétant", martèle le patron de la CFDT.

"La responsabilité de ce qui se passera sera celle du pouvoir en place", prévient Laurent Berger, qui met en garde contre le "risque Rassemblement national", "ou le risque de violences ou de jacqueries qui pourraient se développer"

"Je crains ce qu'il va se passer derrière"

Cette nuit, les sénateurs débattent de l'article 7 du projet de loi, qui devrait être adopté d'ici dimanche soir avant de repasser par l'Assemblée nationale pour un ultime vote, potentiellement le 16 mars.

L'inquiétude de Laurent Berger a été partagée par plusieurs élus dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg, dont Bernard Jomier (écologiste). "Les conséquences politiques" de séquence que vit le pays "ne se situeront pas nécessairement dans l'arc républicain", a-t-il déclaré.

"L'exploitation politique des conséquences de cette réforme, c'est d'autres qui sont aux aguets", prévient-il. "Cette fois-ci, je crains ce qu'il va se passer derrière."

Le texte, rejeté par une large majorité de la population française, est toujours défendu bec et ongles par le gouvernement, qui souligne "la nécessité" d'une telle réforme.

L'Elysée a assuré aux syndicats que "la porte de l'exécutif est toujours restée ouverte" pour discuter de la réforme des retraites, sans toutefois répondre directement à leur demande d'être reçus "en urgence" par Emmanuel Macron.

Ariel Guez