"Les gens ne viennent plus": les commerçants nantais lassés après deux mois de manifestations
Depuis mi-janvier et l'annonce du projet de réforme des retraites par la Première ministre Élisabeth Borne, neuf journées nationales de mobilisation ont été organisées par l'intersyndicale. Une dixième est organisée ce mardi. Et comme depuis deux mois, des milliers de personnes vont défiler dans les rues de Nantes.
De quoi provoquer un sentiment de lassitude chez plusieurs commerçants du centre-ville, qui voient leurs chiffres d'affaires baisser les jours de grève.
"Il n'y a plus de tramway... Il n'y a plus beaucoup d'essence donc les voitures restent au garage. C'est forcément moins de monde en centre-ville, les familles ne viennent plus", déplore Benjamin Outin.
Baisse de la fréquentation
Ce vendeur n’est pas le seul à subir une perte de chiffre d'affaires. Plus loin, dans une boutique d'articles de sport, le gérant l’affirme: depuis le début du mouvement, c’est 70% de fréquentation en moins dans son magasin.
"C’est compliqué depuis deux mois, les gens ne viennent plus en centre-ville parce qu'ils ont peur de se faire gazer, d'être pris à partie. Ils ne consomment pas et par conséquent, il n'y a pas de chiffre d'affaires pour nous", explique Arnaud au micro de BFMTV.
Certains commerçants sont mêmes obligés de fermer boutique et de protéger leur établissement avant le passage du cortège pour éviter les vitres brisées ou des tags sur les murs.
"Un contexte économique délicat"
"La semaine dernière, on a basculé dans l'horreur et le cataclysme", déplore Catherine Quérard, présidente GNI Grand Ouest, à propos des violences qui ont eu lieu en marge de la manifestation.
"On a déjà du mal à recruter, on a plein de problématiques avec l'augmentation du prix des marchandises et des produits de première nécessité", souligne-t-elle.
Du côté de l’hôtellerie, les professionnels du secteur observent eux aussi un décrochage les jours de mobilisation. Une problématique qui ne se réduit pas seulement à Nantes.
Les Chambres de commerce et d'industrie (CCI France) ont déploré la semaine dernière l'impact économique des manifestations "violentes" et des "blocages" sur l'activité des commerces, dont la dégradation est également "inacceptable."
"Alors que des tensions et des heurts apparaissent dans plusieurs villes de France, les troubles et les blocages impactent l'activité des commerçants alors même que leur situation reste fragilisée dans un contexte économique délicat", pouvait-on lire dans un communiqué.