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"Le pire", "immense colère": Laurent Berger et Philippe Martinez dénoncent l'éventuel usage du 49.3

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Au départ du cortège parisien dans le quartier des Invalides, les deux leaders syndicaux ont renouvelé leurs critiques à l'encontre d'un possible recours au 49.3 qui serait la "pire" option et "provoquerait une immense colère".

Les deux leaders syndicaux majeurs du mouvement, Laurent Berger et Philippe Martinez, sont présents dans le cortège parisien qui s'élance ce mercredi du quartier des Invalides, non loin de l'Assemblée nationale. Membre de l'intersyndicale, les deux responsables syndicaux se rejoignent dans une critique très ferme d'un hypothétique recours du gouvernement au 49.3 pour faire passer le projet de loi en cas d'incapacité à réunir une majorité.

"Ce qui est sûr, c’est que le 49.3 provoquera une immense colère et que le vote, si ce vote se passait, on reconnaitrait la légitimité de ce vote, qui serait pleine et entière. Le Parlement, cela a du sens", a indiqué Laurent Berger selon qui le CDI senior "n'est pas à la hauteur de l'enjeu de l'emploi des seniors".

De son côté, Philippe Martinez a qualifié l'option du 49.3 comme étant la "pire".

"Depuis le début, on dit que cette procédure législative a un débat limité, a-t-il déploré. Quand on dit que c’est la mère des réformes du quinquennat, on prend le temps d’en débattre comme tout projet de loi. Depuis le début, le gouvernement et le Président de la République ont choisi un mode qui ne favorise pas l’expression." Le secrétaire général de la CGT a également pointé du doigt le caractère "dissimulé" de la commission mixte partiaire: "J’ai cru comprendre qu’il y avait eu beaucoup de discussions cette nuit, on fait une loi aussi importante et tout se passe en cachette..."

La huitième journée de mobilisation est-elle cependant la dernière danse de l'union intersyndicale? Le secrétaire général de la CFDT a adopté un ton empreint de fatalisme alors que le processus législatif de la réforme des retraites semble toucher à sa fin avec le passage en commission mixte paritaire aujourd'hui.

"C'est un dernier cri du monde du travail pour dire qu'on ne veut pas de cette retraite à 64 ans, a souligné Laurent Berger. On a gagné dans ce mouvement une dignité du monde du travail."

A quelques mètres de son homologue, le secrétaire général de la CGT s'est montré bien moins résigné, rappelant que "des lois qui ont été votées n'ont jamais été appliquées". "Quoiqu'il arrive, il faut continuer le combat, a-t-il insisté. Il y a plus de monde dans la rue aujourd'hui que samedi."

Timothée Talbi