Retraites: selon le Medef, le patronat doit faire "de gros efforts" sur l'emploi des seniors

Selon la vice-présidente et porte-parole du Medef, Dominique Carlac'h, le patronat doit faire "de gros efforts" sur l'emploi des seniors pour permettre une réforme des retraites.

La réforme des retraites est-elle enterrée? Tous les syndicats y sont opposés et le gouvernement n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale pour le faire. Du côté du patronat, on estime qu'une telle réforme reste indispensable, mais qu'il faudra se pencher sur la pénibilité et l'emploi des seniors.

Ce serait "idiot" de faire "une loi pour tout le monde" qui ne "tiendrait pas compte de la situation de certaines catégories de travailleurs" qui sont "fatigués, usés par des métiers qui sont durs", a déclaré ce mercredi matin le vice-présidente et porte-parole du Medef, Dominique Carlac'h, sur le plateau de BFM Business. Mais, s'il faut "tenir compte des situations particulières de la pénibilité dans le travail", "il faut aussi tenir compte du modèle social que l'on veut", a-t-elle poursuivi.

"Est-ce que l'on veut que nous, générations des quinquas, ou nos enfants qui arrivent sur le marché du travail, aient une retraite ? La réponse est oui. On ne veut pas baisser les pensions de nos aînés, donc il faut trouver une solution où l'on va travailler un peu plus longtemps, mais dans certaines catégories qui n'ont pas la pénibilité. Côté patronal, il va falloir qu'on fasse des gros efforts sur une chose, qui est l'emploi des seniors. Aujourd'hui, c'est l'angle mort", a avancé la porte-parole du Medef.

"On a besoin des seniors"

Par ailleurs, "on a besoin des seniors pour pouvoir assurer justement des emplois qu'on n'arrive pas à pourvoir aujourd'hui de toute façon" [en raison des pénuries de main d'œuvre], a-t-elle assuré, évoquant "des mécanismes où on peut à la fois travailler et être en retraite". "Ça existe dans la loi, simplement on ne l'a pas assez promu […]. Je crois que les patrons seront tout à fait d'accord d'avoir des gens d'expérience qui pourront transmettre à des plus jeunes du métier".

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV