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Pour Jérôme Fourquet, "la retraite à 60 ans s'est imprimée dans la rétine de générations de Français"

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En France, "tout le monde a en tête l’image du retraité qui bricole dans son jardin, fait ses mots croisés [et] s'occupe de ses petits-enfants", selon le politologue.

Comment expliquer que le report de l'âge légal de départ à la retraite cristallise autant de tensions en France? Invité de BFMTV-RMC, le politologue Jérôme Fourquet souligne d'abord "des éléments démographiques".

"On a longtemps fait plus d'enfants que nos voisins", explique-t-il pour justifier notre système où l'âge légal de départ à la retraite est moins élevé que dans d'autre pays européens comme l'Italie ou l'Espagne.

"Les Italiens perdent de la population, ça fait plus longtemps qu’ils ont été confrontés à ce qu’on appelle l’hiver démographique", avance celui qui est également directeur du département "Opinion et stratégies" au sein de l'Ifop.

"Parenthèse enchantée"

Il souligne ensuite une "question culturelle". Pour lui, la retraite à 60 ans instaurée en 1981, sous François Mitterrand, "s'est imprimée dans la rétine de générations de Français". Et de développer:

"Tout le monde a en tête l’image du retraité qui bricole dans son jardin, fait ses mots croisés, s'occupe de ses petits-enfants."

Ainsi, "tout une économie s'est mise en place autour des temps heureux", relève Jérôme Fourquet. Certes "cette parenthèse enchantée" est "en train de se refermer", après l'ensemble des "réformes entreprises depuis 1993", qui ont conduit au report de l'âge légal à 62 ans et à l'allongement du nombre d'annuités nécessaires pour partir à la retraite.

Mais, "Emmanuel Macron avait fixé au début l'âge légal à 65 ans", souligne Jérôme Fourquet. Ce n'est pas anodin: si une telle disposition était mise en place, cela serait "un retour à l'avant 1981". A cette époque l'âge légal était en effet fixé à 65 ans.

Baptiste Farge