"Pas du travail d'intérêt général": Elisabeth Borne veut rassurer sur les contreparties au RSA

La réforme du RSA proposée par Emmanuel Macron prévoit de conditionner le versement de ce revenu à des "contreparties" qui ne seront pas du "travail d'intérêt général", mais des activités permettant de revenir vers le monde professionnel, a indiqué la ministre du Travail.
"Il y a bien des contreparties, mais ce dont nous parlons, c'est d'un programme composé de différentes activités comme des formations ou des immersions en entreprise qui permettent de reprendre contact avec le monde professionnel, de préciser son projet et de le réaliser. Ce n'est pas du travail d'intérêt général", a précisé Elisabeth Borne dans un entretien paru en ligne mardi à l'hebdomadaire L'Obs.
"Il ne s'agit pas d'imposer aux allocataires du RSA de faire des travaux d'intérêt général sans être payés, comme le propose Madame (Valérie) Pécresse", a-t-elle dit. La candidate du parti Les Républicains à l'élection présidentielle propose que les bénéficiaires donnent "quinze heures d'activité à la société".
Beaucoup d'exceptions?
Dans le projet du candidat Macron, indique Elisabeth Borne, il s'agit "de participer à des ateliers dans lesquels on peut faire un bilan personnalisé. Cela peut permettre d'identifier les freins à l'emploi, comme des problèmes de santé, et de proposer une prestation. Ou bien aider à faire un CV et apprendre à se présenter devant un employeur. Ou encore découvrir des métiers grâce à des immersions en entreprise, puis, financer une formation professionnelle".
Alors que le président-candidat Emmanuel Macron avait évoqué jeudi une "obligation" de consacrer 15 à 20 heures par semaine à ce type de mission, Elisabeth Borne a assuré que cela "ne concerne pas les personnes qui font face à de graves problèmes de santé ou d'addiction, à des problèmes psychiques, à des difficultés de garde d'enfants".
2,1 millions d'allocataires
"La logique que nous avons mise en place dans le contrat d'engagement jeune, c'est celle de sanctions progressives. Si vous signez un contrat, mais que vous ne le respectez pas, alors on peut suspendre votre allocation pendant une semaine pour commencer. (...) Mais cela suppose de tenir compte de la situation de la personne. Ça ne peut pas être la même chose pour un jeune et pour une personne qui a charge de famille", selon Elisabeth Borne.
Le revenu de solidarité active (RSA), perçu en 2020 par 2,1 millions d'allocataires, assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer.
Dans un rapport en janvier, la Cour des comptes a mis en cause un accompagnement "nettement insuffisant" des allocataires. Sept ans après l'entrée dans le dispositif RSA, seuls 34% des allocataires en moyenne ont un emploi.