Retraites: les arguments de la CGT auprès du Conseil constitutionnel pour faire censurer la réforme

Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre sa très attendue décision le 14 avril au sujet de la conformité de la réforme des retraites, la CGT a précisé ce jeudi les arguments qu'elle a mis en avant pour faire censurer tout ou partie de la loi et déposés auprès du Conseil Constitutionnel, en plus de la déclaration commune envoyée par l'intersyndicale.
Dans un communiqué, le syndicat explique d'abord que "le gouvernement avait détourné la procédure parlementaire en utilisant un projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour faire passer sa loi, ce qui lui a permis d’imposer un énième 49.3. Et ce, alors qu’une réforme des retraites d’une telle ampleur n’a rien à faire dans un projet de loi rectificatif pour 2023, et devrait passer par le biais d’une loi normale, afin de permettre un vrai débat démocratique".
Deuxième argument: "les effets qu’aura cette réforme des retraites sur les femmes, ou encore les inégalités de traitement. Notre contribution dénonce également les CDI séniors qui permettent encore des exonérations aux entreprises pour un impact qui sera quasi nul sur l’emploi des séniors".
Le Conseil constitutionnel "ne peut que censurer cette réforme brutale"
Enfin, la CGT "a également relevé que le gouvernement s’attaquait aux régimes pionniers de manière illicite, via un PLFRSS (projet de loi de finances rectificatives de la Sécurité sociale, NDLR) pour 2023, alors que la suppression de ces régimes n’aura que très peu d’effet sur les finances de 2023. Il ne prendra tous ses effets que lors des années suivantes, ce qui constitue encore une fois un contournement grave de la procédure parlementaire".
Pour le syndicat, le Conseil constitutionnel "ne peut que censurer cette réforme brutale et injustifiée. La CGT attend aussi qu’il se prononce favorablement pour un Référendum d’Initiative Partagée".
"Ce n'est pas le dernier jour de mobilisation, on va se revoir encore beaucoup", a déclaré jeudi matin la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Sophie Binet s'exprimait depuis l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine, près de Paris, à nouveau bloqué par des manifestants hostiles à la réforme des retraites.
Le président de la République "est complètement déconnecté des besoins de la population. Il a même réussi à nous expliquer qu'il allait réunir les organisations syndicales pour nous parler d'autre chose. Donc c'est qu'il n'a rien compris", a poursuivi Sophie Binet.
"Il faut qu'il ne promulgue pas cette loi, sinon il ne pourra pas diriger le pays", a-t-elle encore dit, entourée par une centaine de manifestants venus renforcer le blocage en cours, sous présence policière, et s'assurer qu'aucun camion n'entre ou ne sorte du site.