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Le cumul emploi-retraite permettrait de gagner des points pour sa pension

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Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, souhaite "assouplir" le dispositif de cumul emploi-retraite afin de "permettre" aux retraités qui travaillent "d'obtenir des points supplémentaires", explique-t-il dans un entretien au Journal du Dimanche.

"Ceux qui ont choisi de percevoir leur retraite tout en continuant à travailler n'acquièrent aujourd'hui aucun droit nouveau. Nous réfléchirons avec les partenaires sociaux aux conditions dans lesquelles la reprise d'activité pourrait permettre d'obtenir des points supplémentaires (...) Les dispositifs de cumul emploi-retraite et de retraite progressive sont trop peu utilisés car très encadrés. Nous souhaitons donc les assouplir", a déclaré Jean-Paul Delevoye au Journal du Dimanche. Le haut-commissaire à la réforme des retraites veut également que les stages "soient porteurs de droits, ce qui n'est pas suffisamment le cas à l'heure actuelle".

Revenant sur la question de l'âge légal minimum de départ à la retraite, actuellement fixé à 62 ans, Jean-Paul Delevoye assure qu'"il n'y a pas de loup" et réaffirme que cet âge sera maintenu, c'est même "une certitude". "Nous n'avançons pas masqués (...) Conformément aux engagements pris par le président et le Premier ministre le 10 octobre dernier, la réforme engagée repose sur un âge légal minimum de départ à la retraite à 62 ans dans le nouveau système universel", souligne-t-il.

Le cycle des discussions se terminera le 6 mai 2019

Interrogé sur l'indexation des pensions sur les salaires et non plus sur l'inflation, le haut-commissaire considère que "si les points sont acquis grâce au salaire, ils doivent à (s)on avis évoluer comme les salaires". Mais "les pensions, elles, peuvent évoluer comme l'inflation pour garantir leur pouvoir d'achat ou comme les salaires si on veut partager les fruits de la croissance. C'est une question très politique, qui n'est pas tranchée aujourd'hui", indique-t-il.

Concernant le calendrier de la réforme, "nous nous donnerons au moins cinq ans de préparation entre le moment où la loi sera votée et l'entrée en vigueur du nouveau système", note le haut commissaire. "Nous terminons le cycle des discussions le 6 mai. Nous serons prêts à remettre nos propositions début juin", précise-t-il. "Mais je suis attentif aux expressions citoyennes nées du grand débat. Si le gouvernement estime qu'il y a des urgences législatives pour y répondre, le calendrier pourrait être décalé."

Frédéric Bergé avec AFP