Classement des "meilleurs" systèmes de retraite: la France progresse fortement et entre dans le top 20

Classé 25e en 2023, le système des retraites français fait un bond de six places dans l'index de Mercer. La réforme de l'année dernière a permis, indiquent les auteurs, de redonner plus de confiance et de transparence. Pour autant, les défauts du système français persistent.

Il a beau être en déficit, largement subventionné par l'État et avec un âge légal de départ parmi les plus bas d'Europe, le système des retraites français est pourtant jugé assez positivement par Mercer qui publie chaque année un index mondial des système des retraites.

En 2023, la France était classée 25ème sur les 47 pays étudiés avec une note de 62 sur 100. Cette année, elle fait un bond de six places qui la propulse pour la première fois dans le top 20. Avec une note de 68 sur 100, elle se paie même le luxe de faire mieux que l'Allemagne (66,8 sur 100), l'Espagne (63,3), les États-Unis (60,4) ou l'Italie (55,4).

Le cabinet de conseil en ressources humaines se fonde sur trois grands critères. Le niveau de vie des retraités (la performance du système), l'équilibre financier de long terme des régimes de retraites (la viabilité) et la transparence et la confiance vis-à-vis du fonctionnement des régimes (l'intégrité).

Sur chacune de ces catégories, le système français a progressé. Sur le niveau de vie des retraités -le point fort de la France- la note est passée de 84,5 à 84,8. Sur la viabilité -le point faible- le système français gagne 1,6 point à 43,4. Mais c'est surtout sur la confiance accordé au système que le pays a fait un bond considérable en gagnant plus de 20 points en un an, passant d'un mauvais 54,4 à un très bon 75,7.

Les Experts : Réforme des retraites, quels aménagements ? - 15/10

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Des points faibles toujours présents

"La récente réforme des retraites a en effet amélioré la viabilité du système par répartition, compte tenu de l’allongement de la durée de cotisation, au détriment de celle de la retraite", indique Manon Carlési, la co-responsable de l’offre transition emploi-retraite chez Mercer France.

La réforme des retraites de 2023 explique notamment la relative clémence des agences de notations qui ne sanctionnent pas plus durement la France malgrè un très élevé niveau de déficit.

Si le système des retraites est plus transparent, un peu plus durable et toujours aussi bien rémunérateur pour les retraités, Mercer note toutefois des faiblesses intrinsèques qui n'ont toujours pas été corrigées.

"Il convient de relativiser, en gardant en tête qu’une démographie particulièrement défavorable et un trop faible taux d’emploi des seniors nuisent à sa soutenabilité à long terme, rappelle Manon Carlési. La part marginale des dispositifs supplémentaires d’entreprise explique également un score qui pourrait progresser davantage."

Le poids des retraites dans le PIB français reste un des plus élevés des pays de l'OCDE, juste derrière l'Italie. La part des régimes de retraite privés est au niveau le plus bas du monde avec seulement 0,3% du PIB et le taux d'emploi des seniors reste plus bas que la moyenne européenne.

Bien qu'au plus haut depuis 1975, ce taux d'emploi des 55-64 ans reste avec 58,4% en 2023 largement en dessous de la moyenne européenne qui est à 63,9%, rappelle la Dares. La France se place en 17e position parmi les 27 pays de l’Union, le même rang qu'en 2022. C'est surtout la catégorie d'âge des 60-64 ans qui est en défaut avec un taux d'emploi 12 points inférieur à la moyenne européenne.

Selon l'index de Mercer, ce sont les Pays-Bas qui affichent l'indice global le plus élevé (84,8), suivis de près par l'Islande (83,4) et le Danemark (81,6). Le système de retraite néerlandais continue de bénéficier d'un impact positif grâce au passage d'une structure collective à prestations définies à une approche plus individuelle à cotisations définies. L'évolution de l'âge légal de départ aux Pays-Bas est automatique et corrélé à celle de l'espérance de vie. Il est passé à 67 ans en 2024, soit une progression de deux mois par an.

https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco