"Ce n'est pas la fin de l'histoire": François Bayrou assure que les États "auront leur mot à dire" sur l'accord UE-États-Unis

S'exprimant pour la première fois sur le sujet des droits de douane, et de l'accord avec les États-Unis accouché dans la douleur par l'Union européenne, François Bayrou s'est montré critique. Le Premier ministre a estimé qu'il faudrait le revoir.
"Est-ce que c’est la fin de l’histoire? Je ne le pense pas. Il faut un processus de ratification, les États auront leur mot à dire", a-t-il exposé.
Les négociations ont été menées par la Commission européenne, qui jouit d'une délégation par les États-membres de cette prérogative, relative à la politique commerciale. Ce qui n'empêche pas des dissenssions, relevées par François Bayrou: Paris poussait pour un accord plus dur envers Washington, quand d'autres Etats-membres, Allemagne en tête, voulait surtout trouver un terrain d'entente rapidement.
"Les autorités françaises sont celles qui se sont battues le plus contre des concessions excessives. Est-ce que nous avons eu le sentiment d’avoir été un peu seuls, est-ce que d’autres voulaient trouver des accommodements? Oui. Je crois que la voie pour l’Europe est une voie d’affirmation et de résistance", a expliqué le centriste.
"L'UE doit équilibrer les relations internationales"
Il a aussi rappelé que l'accord "topé" par Bruxelles impliquait des engagements européens à investir 600 milliards de dollars aux Etats-Unis, et d'acheter du gaz naturel liquéfié (GNL).
"C’est du gaz de schiste, du gaz dont la production est interdite en France. De la même manière, dire qu’on va investir 600 milliards de dollars aux États-Unis... Les investissements sont principalement privés, et si les États devaient investir, ce serait bien qu’ils le fassent chez eux, que l’Europe investisse en Europe" a-t-il martelé.
Le Premier ministre a évoqué "un sentiment que beaucoup de citoyens ressentent: ils pensent que l’UE doit équilibrer les relations internationales". "Nous avons assisté à ce contre quoi l’Europe a été créée: l’idée qu'une puissance, comme les États-Unis, puisse imposer sa loi. Ce n’est pas l’injonction des uns et l’obéissance des autres", a-t-il continué.