Carlos Ghosn en appelle au gouvernement français

Carlos Ghosn a de nouveau été arrêté à son domicile, en vue de l'ouverture d'une 4ème procédure judiciaire à son encontre au Japon. - Kazuhiro NOGI / AFP
"Je suis combatif, je suis innocent, c’est dur, il faut le savoir, et je fais appel au gouvernement français pour me défendre, pour préserver mes droits en tant que citoyen pris dans un engrenage incroyable à l’étranger".
C’est par ces mots à LCI que Carlos Ghosn a pour la première fois demandé publiquement de l’aide aux pouvoirs politiques français. Alors que l’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan a une nouvelle fois été arrêté ce jeudi, il avait de nouveau hier clamé son innocence dans cette interview accordée depuis le bureau de ses avocats.
Carlos Ghosn a dénoncé "un acharnement", et un complot mené par "quelques personnes à l’intérieur de Nissan".
Une démolition systématique
"Il y a eu une démolition systématique et on sait très bien quelle en est l’origine: il y a quelques personnes à l’intérieur de Nissan qui sont à l’origine de ça, ils bénéficient aussi de complicité aussi à l’extérieur de Nissan. Et ils ne se sont pas suffi d’agir à l’intérieur du Japon, ils ont aussi agi à l’extérieur du Japon, notamment en France", a accusé Carlos Ghosn.
Il cible ici directement les dirigeants de Nissan, qui auraient selon lui fait en sorte de l’écarter de la présidence du groupe japonais.
Pas de date de procès
"Il y a beaucoup de mensonges dans ce qui a été dit, et ces mensonges sont en train de se révéler les uns après les autres, a lancé Carlos Ghosn. Il y a un acharnement et il n’est pas récent. Il a démarré le jour de mon arrestation, le 19 novembre 2018, et ne s’est jamais arrêté depuis. Il n’y a pas eu un jour, pas une semaine sans nouvelle accusation, sans nouvelle rumeur, il y a eu des faits sortis de leur contexte".
Carlos Ghosn avait annoncé le 3 avril via son nouveau compte Twitter, qu’il tiendrait une conférence de presse le 11 avril, afin de donner "sa vérité". Depuis sa libération le 5 mars, et son assignation à résidence au Japon, les soupçons de détournement se multiplient.
Carlos Ghosn a déjà été mis en examen trois fois au Japon, pour dissimulation de revenus et abus de confiance. Deux informations judiciaires sont aussi ouvertes en France, notamment concernant l’organisation de son mariage au château de Versailles en 2016. La date de son procès au Japon n’a pour le moment pas été fixée.