Bruno Le Maire: "ma responsabilité est de faire toute la lumière sur la gouvernance passée de Renault"

Le feuilleton Carlos Ghosn vient de connaître un nouveau rebondissement. Libéré le 6 mars, l'ex-dirigeant de Renault a de nouveau été arrêté par les autorités japonaises ce jeudi. Elles le soupçonnent d'avoir détourné des millions de dollars du constructeur nippon pour son bénéfice personnel.
Le Franco-libano-brésilien, qui clame toujours son innocence, en a appelé au gouvernement français dans une vidéo diffusée par TF1. Invité de BFMTV-RMC ce jeudi, Bruno Le Maire a indiqué que Carlos Ghosn est "un justiciable comme les autres". En ce sens, il "bénéficie de la protection consulaire" et de la "présomption d’innocence", a énuméré le ministre de l'Économie.
L'État étant actionnaire de Renault, Bruno Le Maire estime que sa responsabilité est de faire en sorte que le constructeur "tourne bien". À ce titre, il a salué le travail de Jean-Dominique Senard, qui remplace Carlos Ghosn à la présidence de Renault, et son choix de diviser par deux sa rémunération par rapport à celle de son prédécesseur.
"Il y a de nouveaux éléments qui sont apparus"
En parallèle, le ministre a évoqué les possibles dysfonctionnements dans la gouvernance du constructeur à l'époque de Carlos Ghosn:
"Ma responsabilité de ministre de l'Économie c'est d'assurer la bonne gouvernance de Renault [...] et puis de faire toute la lumière sur la gouvernance passée de Renault", a insisté Bruno Le Maire.
À la demande notamment de l'État, une enquête interne a été diligentée chez Renault. "Il y a de nouveaux éléments qui sont apparus" et ont été "transmis à la justice", a rappelé le ministre faisant allusion au récent signalement de Renault. "C’est la justice qui [les] évaluera", "je ne peux pas me prononcer sur ces éléments", a ajouté le ministre.
Bruno Le Maire fait allusion aux montants suspects, de "plusieurs millions d'euros", qui ont été versés à la société qui distribue les véhicules du groupe Renault à Oman au Moyen-Orient. Une partie de cet argent aurait été détournée au bénéfice personnel de Carlos Ghosn, notamment pour l'achat d'un yacht et le financement de la start-up de son fils.
"J’ai demandé la transparence totale", a assuré le ministre. "Nous le devons à nos compatriotes" puisque l'État est actionnaire de Renault.
Enfin, concernant la retraite chapeau de 765.000 euros que Carlos Ghosn ne touchera pas, Bruno Le Maire a rappelé que "c’est le droit qui s’applique, ni plus ni moins", puisque l'ex-patron a démissionné de son poste.