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Nouvelle arrestation de Carlos Ghosn: ce qui lui est reproché

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Arrêté une nouvelle fois ce jeudi, l'ex-dirigeant de Renault-Nissan est sous la menace d'une quatrième mise en examen. La justice japonaise le soupçonne d'avoir profité de sa fonction de patron pour détourner plusieurs millions de dollars à des fins personnelles.

Carlos Ghosn a été interpellé jeudi matin à son domicile de Tokyo sur de nouveaux soupçons de malversations financières, un mois à peine après avoir été libéré sous caution. Les enquêteurs du bureau des procureurs se sont rendus au petit matin à son immeuble. L'ex-dirigeant de Renault-Nissan a dénoncé une arrestation qu'il a jugée "révoltante et arbitraire".

Carlos Ghosn a été arrêté cette fois-ci pour "abus de confiance aggravé", selon Le Monde. Déjà sous le coup de trois inculpations pour déclarations inexactes de revenus sur les années 2010 à 2018, dans des documents remis par Nissan aux autorités financières, et pour abus de confiance, Carlos Ghosn est désormais sous la menace d'une quatrième mise en examen.

5 millions de dollars détournés au profit de Carlos Ghosn

Le parquet le soupçonne d'avoir transféré des fonds de Nissan, pour un total de 15 millions de dollars entre fin 2015 et mi-2018, à une société "de facto contrôlée par lui". Sur cette somme, 5 millions ont été détournés à son profit personnel, a précisé le bureau des procureurs dans un communiqué.

"Le suspect a trahi sa fonction [de patron de Nissan] pour en tirer des bénéfices personnels", a-t-il souligné.

Selon une source proche du dossier, le procédé a débuté dès 2012, portant sur une somme totale de plus de 30 millions de dollars versée à un distributeur de véhicules Nissan à Oman, montants dont une partie lui serait revenue indirectement. Il aurait notamment acheté un yacht et investi dans une société dirigée par son fils aux Etats-Unis.

Des faits similaires signalés par Renault

Par ailleurs, des flux financiers similaires ont été signalés la semaine dernière par Renault à la justice française, à l'issue d'une enquête interne du constructeur qui s'interroge aussi sur des dépenses opaques au sein de la filiale commune avec Nissan, RNBV, basée aux Pays-Bas. Une enquête a déjà été ouverte sur le financement du mariage de Carlos Ghosn au château de Versailles en octobre 2016.

Au Japon, la date du procès n'a pas été fixée. Ses avocats ont déposé cette semaine une requête au tribunal pour que l'ex-patron soit jugé séparément de Nissan, qui, bien qu'étant aussi inculpé sur un des volets, "a pris depuis le début le parti des procureurs", selon Me Hironaka.

"Mon plus grand espoir aujourd'hui est de pouvoir bénéficier d'un procès équitable", a confié Carlos Ghosn.
Jean-Christophe Catalon avec AFP