Bruno Le Maire regrette d'avoir utilisé le mot "guerre" contre la Russie

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée, le 28 février 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Bruno Le Maire est-il allé trop loin? Invité sur France Info ce matin, le ministre de l'Economie a assuré vouloir "provoquer l'effondrement de l'économie russe."
"Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie", a-t-il prévenu.
Une déclaration qui n'est pas passée inaperçue. Notamment en Russie.
"Faites attention à votre discours, messieurs !, a tweeté quelques minutes plus tard, Dmitri Medvedev, le vice-président du Conseil de sécurité de Russie. Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de l'humanité se sont souvent transformées en guerres réelles."
Les mots de Bruno Le Maire ont-ils dépassé sa pensée? Le ministre a en tout cas tenu à rectifier ses propos.
"Nous apportons un soutien total au peuple ukrainien dans cette crise. Nous sommes déterminés à imposer des sanctions massives et efficaces contre la Russie mais nous ne sommes pas en conflit contre le peuple russe, a-t-il tenu à préciser dans une déclaration à l'AFP. Le terme de "guerre" utilisé ce matin sur France info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade."
Rapport de force favorable à l'UE
Fermeture des espaces aériens, gel d'avoirs de personnalités ou d'entreprises, remise en question de liens financiers ou commerciaux... L'Europe et les États-Unis en tête ont multiplié les annonces ces derniers jours afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts sur l'Ukraine.
"Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l'Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économique", a également estimé le ministre sur France Info.
Une des dernières mesures en date, le blocage des avoirs en devises de la banque centrale russe détenues à l'étranger, a provoqué un plongeon de la monnaie russe lundi, tandis que de nombreuses personnes se sont précipitées à la banque pour retirer du liquide.
"L'urgence est de relever le coût de la guerre pour le président (Vladimir) Poutine", avait indiqué lundi l'Elysée, en estimant que les sanctions déjà prises "font plus mal que le président Poutine ne l'avait anticipé".
Mardi, Bruno Le Maire a estimé que le peuple russe allait subir les effets des sanctions "en raison de son dirigeant". "On ne sait pas faire autrement", a-t-il reconnu.
