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Bientôt 10% des achats alimentaires: l'irrésistible ascension du e-commerce alimentaire

Le e-commerce a représenté 8,9% des ventes de produits de grande consommation en 2021 et devrait dépasser les 10% d'ici 2023 selon Kantar.

Pour les Français, les courses c'est de plus en plus sur internet. Si les consommateurs se sont convertis depuis longtemps au e-commerce pour leurs achats non-alimentaires, pour les courses du quotidien la part du online restait encore marginale.

Mais depuis quelques années, le e-commerce grappille des parts de marché. Selon Kantar qui vient de dévoiler une étude sur le sujet relayée par Linéaires, la part de marché a atteint 8,9% du chiffre d'affaires total des produits de grande consommation et de frais libre-service en France entre janvier et mi-novembre 2021.

Un gain de 2,6 points par rapport à 2019 qui représente une hausse des dépenses de 50%. Alors que le e-commerce alimentaire ne représentait que 6,1% des achats globaux en 2018, il devrait selon Kantar représenter 9,6% en 2022 et dépasser les 10% en 2023.

Si la tendance de la digitalisation des achats alimentaire était déjà présente avant la crise sanitaire, cette dernière a permis de lui donner un coup d'accélérateur. Ainsi durant le premier confinement de 2020, la part du e-commerce avait grimpé à près de 10% selon Nielsen.

S'il est ensuite retombé avec la réouverture des magasins et le retour à un mode de vie plus normal, il semblerait que les Français ont bien pris de nouvelles habitudes.

"Il en va de la situation de crise comme d'un élastique, résume Olivier Dauvers, spécialiste de la consommation. Lorsque vous le tirez et le lâchez, il ne reste pas à la même place mais il ne revient pas non plus à la place initiale."

D'autant qu'entre temps l'offre de e-commerce alimentaire s'est largement étoffé avec le drive piéton, les sites de livraisons de courses, le quick commerce, les box de cuisine...

0,7% pour le quick commerce

C'est évidemment le drive auto qui représente le poids le plus important du e-commerce alimentaire avec 32,1% du total en septembre 2021. Suivent la livraison à domicile des pure-players comme Amazon ou CDiscount (8,7%), des enseignes alimentaires (8,6%), le drive piéton (7,2%) et les box à cuisiner de type Quitoque ou Hello Fresh (5%)... Encore loin derrière on trouve les nouveaux pure players comme La Belle Vie ou Picnic (1,8%) enfin les applications de quick commerce qui promettent des livraisons en moins de 10 minutes (0,7%).

Ce dernier segment qui a explosé en 2021 avec le lancement dans l'Hexagone de dizaines d'acteurs comme Gorillaz, Cajoo, Getir ou GoPuff ne représente pour le moment que 0,7% du marché mais déjà 1,6% à Paris où tous les services sont déployés. Selon Kantar, les acheteurs parisiens auraient testé en moyenne quatre applications différentes.

Si les consommateurs sont de plus en plus enclins à acheter en ligne, ils ne délaissent pas pour autant le magasin. Rares sont ceux qui ne vont plus du tout en supermarché. Ainsi selon Kantar, plus d'un tiers (35,5%) des foyers mixent le magasin et le en ligne (+ 6 poins en deux ans). Ce sont d'ailleurs des clients étonnamment fidèles à leur magasin puisqu'ils en changent deux fois moins que les clients qui n'utilisent pas le e-commerce.

Des clients qui semblent attendre des magasins une expérience totalement différente de celle en ligne. Parmi les enseignes préférées des acheteurs en ligne, on trouve Grand Frais qui représente 2,3% de leurs achats en magasin alors que l'enseigne de produits frais a une part de marché d'à peine 1,2% tous clients confondus.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco