Après s'être attaquée aux "pétroliers fantômes", l'UE propose un 18ème paquet de sanctions contre la Russie en sabrant le prix du pétrole

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen entend renforcer la pression sur la Russie. - Kenzo TRIBOUILLARD
L'UE se dirige vers un 18ème "paquet" de sanctions, limitant notamment le prix de vente du pétrole russe à 45 dollars le baril, a annoncé Ursula von der Leyen, ce mardi 10 juin, avant une réunion des dirigeants du G7 prévue du 15 au 17 juin.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé mardi d'abaisser de 60 à 45 dollars le seuil du prix de vente du baril de pétrole russe, pour s'adapter aux nouvelles conditions de marché alors que le cours de l'or noir a baissé. La Commission européenne suggère également une interdiction d'importation des produits raffinés à base de pétrole brut russe.
Pour être pleinement efficace, le plafond devrait toutefois être décidé par l'ensemble des pays du G7. Pour l'heure, les Etats-Unis de Donald Trump se sont toutefois montrés réticents à imposer de nouvelles sanctions à la Russie.
Le but recherché est de réduire les revenus pétroliers de la Russie en guerre, dans le cadre d'un nouveau "paquet" de sanctions qui devra ensuite être approuvé par les Etats membres.
"Les exportations de pétrole représentent toujours un tiers des revenus de la Russie. Nous devons réduire cette source de revenus", a-t-elle déclaré devant la presse.
"L'objectif de la Russie n'est pas la paix. Aujourd'hui, nous accentuons la pression sur la Russie avec un 18ème train de sanctions sévères ciblant les secteurs énergétique et bancaire russes ", a-t-elle déclaré alors que le Kremlin est confronté à des difficultés économiques croissantes.
"Notre objectif est très clair : nous réitérons notre appel à un cessez-le-feu total et inconditionnel d’au moins 30 jours", a ajouté Ursula von der Leyen, martelant que "la guerre doit se finir".
Pas de retour en arrière sur Nord Stream
La proposition d'Ursula von der Leyen comprend aussi une interdiction de transaction pour les gazoducs Nord Stream 1 et 2. "Cela signifie qu'aucun opérateur européen ne pourra participer, directement ou indirectement, à des transactions concernant les gazoducs Nord Stream. Il n'y a pas de retour en arrière", a insisté la présidente de la Commission alors que l'hypothèse d'une renaissance a ressurgi récemment.
La Commission a également proposé des sanctions contre 77 nouveaux navires soupçonnés d'être des pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, destinées à limiter les exportations de pétrole russe. En mai, un 17ème "paquet" de sanctions contre la Russie avait été adopté, ciblant d'autres navires. Au total, plus de 400 bateaux sont dans le viseur des autorités européennes.
Ce 18ème paquet de sanctions concerne également le secteur bancaire et les exportations de produits européens. "Nous proposons de transformer l'interdiction actuelle d'utiliser le système SWIFT en une interdiction totale de transactions (...) et de nouvelles interdictions d'exportation pour un montant de plus de 2,5 milliards d'euros", a indiqué Ursula von der Leyen.
Ce nouveau paquet de sanctions, le 18ème depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine il y a trois ans, doit encore être approuvé par les 27 à l'unanimité. Deux Etats membres, la Hongrie et la Slovaquie, ont déjà exprimé leurs réticences.
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