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Airbus et les européens n'apprécient pas vraiment: l'Allemand Rheinmetall s'allie à l'Américain Anduril pour fabriquer des armes sur le sol européen

Rheinmetall veut pouvoir produire le Fury, dévoilé en 2024 par Anduril et ici exposé au salon aéronautique du Bourget.

Rheinmetall veut pouvoir produire le Fury, dévoilé en 2024 par Anduril et ici exposé au salon aéronautique du Bourget. - Helen Chachaty

Les deux poids lourds du secteur ont annoncé vouloir coopérer pour produire ensemble, sur le territoire européen, des drones de combat et des missiles.

La coopération transatlantique dans le domaine de la défense se porte bien. Après les pièces d'automobiles, les obus, les satellites, le géant allemand Rheinmetall continue de diversifier ses activités: il a signé un accord avec la start-up américaine Anduril pour co-développer des drones de combat et de missiles. De quoi provoquer quelques sueurs froides du côté des industriels européens.

Ce "partenariat stratégique" prévoit le développement d'une version européenne du drone de combat Fury, dont Anduril a d'ailleurs présenté une maquette lors du salon du Bourget. Cet aéronef est initialement développé pour l'US Air Force, sous l'acronyme YFQ-44A, comme drone accompagnateur des avions de combat F-35 et futur F-47. Il devrait réaliser ses premiers vols d'essais prochainement.

L'autre domaine qui est visé par cet accord, tout aussi stratégique, c'est le missile de croisière. Selon les termes de l'accord, Rheinmetall va pouvoir produire le Barracuda, qui a été dévoilé en septembre 2024 par Anduril. Le missile est présenté comme un produit low cost capable d'être produit en grande quantité, il est proposé en trois versions différentes, de 160 à 900 kilomètres de portée.

Des ambitions multiples

Les deux géants ne comptent pas s'arrêter là. Ils annoncent également vouloir "explorer les opportunités pour les moteurs de fusée destinés à l'Europe".

La signature de ce partenariat marque un tournant dans le paysage de l'industrie de défense européenne. En affichant des ambitions pour co-produire des équipements, sur le sol européen, Anduril et Rheinmetall cherchent à placer leurs pions face aux géants du secteur tels qu'Airbus, MBDA ou BAE.

Rheinmetall poursuit sa stratégie d'implantation dans le secteur de la défense et mise donc sur des partenariats industriels pour se développer et rivaliser avec les autres acteurs européens.

Quelques semaines plus tôt, le conglomérat allemand a d'ailleurs signé un accord avec le géant américain Lockheed Martin pour ouvrir une usine de production de roquettes et de missiles en Allemagne. Une méthode qui paye et qui devrait contribuer à la bonne santé financière du groupe, dont les ventes ont progressé de 36% en 2024.

Helen Chachaty