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"Une souffrance à perpétuité": la douleur des familles au cœur des plaidoiries au procès de l'attentat de la basilique de Nice

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Les avocats des parties civiles étaient invités à plaider ce mardi 25 février à la veille du verdict du procès de l'attentat de la basilique de Nice, qui a fait trois morts le 29 octobre 2020. Dans le box des accusés, Brahim Aouissaoui a reconnu les faits lundi.

"Qu'avons-nous à dire de plus, de mieux, de différent par rapport à ce qu'ont exprimé les familles des victimes?" C'est par cette question que Me Philippe Soussi a ouvert le bal des plaidoiries des avocats des parties civiles devant la cour d'assises spéciale de Paris ce mardi 25 février, dans le cadre du procès de l'attentat de la basilique de Nice.

Une "violence inédite"

Tout au long de la journée, plus d'une dizaine de robes noires se sont succédé à la barre, revenant sur "des faits d'une violence inédite", au moment d'évoquer le drame qui a causé la mort de Nadine Devillers, Simone Barreto-Silva et Vincent Loquès, le 29 octobre 2020.

"On parle d'égorgement, de décapitation, d'actes destinés à terroriser", a rappelé Me Régis Bergonzi, conseil des enfants de Simone Barreto-Silva.

Tous ont déploré l'attitude de l'accusé qui persiste à parler de la France comme d'un "pays de chiens et de mécréants". Et ce, alors qu'il bénéficie d'un procès dans lequel les règles de droit ont été respectées, comme l'a notamment souligné Me Christophe Petit qui représente les sœurs de l'auxiliaire de vie tuée.

Douleur et colère

S'il a reconnu les faits pour la première fois ce lundi, l'amnésie dont prétend souffrir Brahim Aouissaoui demeure "inacceptable" pour les parties civiles. Ses motivations et ses explications restent d'ailleurs assez floues.

"Ce n'est pas le destin qui a tué ces trois victimes. C'est sa main, son couteau. C'était un choix", assure Me Samia Maktouf, qui représente des proches du sacristain de Notre-Dame de Nice. "La radicalisation de l'accusé est incontestable", ajoute-t-elle.

Depuis son box, le principal suspect a essayé de se justifier au cours de son procès affirmant être un musulman, et non un terroriste. "Mais Monsieur Aouissaoui, les musulmans sont un milliard et aucun ne se reconnaît dans vos propos", a alors répondu l'avocate.

En conclusion, tous ont tenu à souligner le courage et la résilience des proches des victimes, avant de rappeler la douleur incommensurable des parties civiles "qui vivront avec cette souffrance à perpétuité, sans aucune réduction (de peine) possible", dixit Me Régis Bergonzi.

Me Soussi espère, lui, que ce procès aidera les familles à avancer, que "le verdict ne sera que le premier jour du reste de la vie" de son client, Joffrey Devillers, veuf de Nadine.

Au dernier jour d'audience ce mercredi, la parole sera d'abord donnée au parquet national antiterroriste pour qu'il fasse ses réquisitions. Comme prévu par la loi, la défense plaidera en dernier lieu. Brahim Aouissaoui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Manon Aversa avec Gabriel Joly