"Une année fichue": une maigre récolte d'olives dans les Alpes-Maritimes à cause de la sécheresse

Des quantités bien faibles qui inquiètent les professionnels du secteur. La récolte d'olives a été maigre dans les Alpes-Maritimes cette année, et s'est même terminée en avance. En cause, la sécheresse qui a touché l'ensemble du pays et fragilisé les arbres.
Dans le domaine de 9 hectares de Laurence Lessatini, à la Trinité, les fleurs des arbres situés à 400 ou 180 mètres d'altitude ont toutes grillé au mois de mai. "Ça veut dire derrière, pas de pollen, pas d'olives et une année fichue", regrette l'oléicultrice au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
Si les olives sont heureusement gorgées d'huile, les coûts de matières premières explosent, ce qui peut fortement impacter les prix de l'huile d'olive. Laurence Lessatini a dû s'adapter pour que ses clients ne ressentent pas la hausse des prix.
"On achète du verre, des bocaux, de l'étiquette du carton. Si on se dit 'je m'en fiche, la bouteille est belle je veux garder celle-là, mon client paiera', j'aurais dû augmenter le prix de la bouteille de quelques euros", explique-t-elle.
Etat de calamité agricole
Pour faire face à un climat de plus en plus chaud et sec, la chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes a obtenu le déclenchement de l'état de calamité agricole. Beaucoup de professionnels attendent avec impatience des aides de l'Etat, sans lesquelles ils ne pourront pas survivre.
"Les professionnels que nous sommes, on ne pourra pas tenir une année de plus sans les aides. On en a besoin", affirme Jean-Philippe Frère, oléiculteur et vice-président de la chambre d'agriculture 06.
Avant d'ajouter: "C'est une chose qui a été validée heureusement. Les services de l'Etat et monsieur le préfet ont fait des démarches pour qu'on puisse déjà avoir des fonds de soutien qui arrivent, pour le début du printemps. On a toutes les cotisations qui arrivent après et il faut maintenir l'emploi."
Facture d'électricité multipliée par 5
Dernier maillon de cette filière: les moulins, qui s'occupent de presser les olives se sentent quant à eux abandonnés. Leur facture d'électricité a été multipliée par cinq mais ils ne bénéficient pas du bouclier tarifaire.
"Quand je suis en pleine trituration, je paie 1200 euros par mois et là je passe à 6000. Si l'Etat ne fait pas quelque chose et ne revoit pas les boucliers pour tous les moulins, beaucoup ne rouvriront pas la saison prochaine", affirme Jean-Luc Spinelli, le gérant du moulin de Castagniers.
Le département des Alpes-Maritimes compte une vingtaine de moulins en activité à ce jour, contre 200 il y a 80 ans.