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Tempête Alex: le cavalier olympique Alexandre Ayache obligé de vendre ses chevaux pour financer des travaux

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Le cavalier Alexandre Ayache vit un vrai cauchemar depuis le passage de la tempête Alex. En conflit avec son assurance Axa, il finance seul les travaux d’urgence. Le dresseur est contraint de vendre ses chevaux.

Installé à Lantosque dans la vallée de la Vésubie, Alexandre Ayache vit un véritable calvaire depuis le passage de la tempête Alex, il y a quatre ans. Ce cavalier professionnel, qui a participé aux épreuves de dressage aux Jeux olympiques de Paris 2024, se bat contre son assurance Axa pour être indemnisé. Mais cette dernière refuse de le rembourser, et multiplie les procédures, les expertises et contre-expertises.

Pendant ce temps-là, les habitations menacent de s’effondrer, les fissures s’agrandissent de jour en jour et le cavalier est obligé de financer à lui seul les travaux d’urgence.

350.000 euros de travaux

"Toute la route que vous voyez a été reconstruite, tout l'enrochement qui fait plus de 55 mètres de haut par quatre mètres de haut a été entièrement fait à mes frais", décrit Alexandre Ayache. Un investissement de 350.000 euros, alors que Axa refuse de financer les travaux estimés à plus d’1 million d’euros.

"C'est ce qui permet que la maison qui est juste au-dessus soit encore debout, mais quatre ans plus tard, on en est toujours au même stade", poursuit le cavalier olympique.

Malgré une condamnation de la justice, l’assurance multiplie les procédures. "Ce qui est comique, c'est que Groupama reconnaît que les écuries qui sont collées à la maison ont bien bougé à cause du mouvement de terrain, mais Axa non", ajoute-t-il.

Alexandre, sa famille et ses employés sont donc contraints de vivre dans la maison sinistrée. Aucune solution de relogement ne leur a été proposée, malgré les fissures visibles sur chaque mur et en particulier sur celle de la salle de sport.

"On vous dit que ça ne bouge pas, mais il y a une sonde ici, une sonde là-bas (...) Tout le long, ça s'est tout décroché, mais: 'non ça ne bouge pas M. Ayache'", rapporte-t-il.

"Vendre" sa jument pour "sauver" sa famille

Il est difficile pour ce cavalier professionnel de se concentrer sur sa carrière et sur les compétitions sportives. Pour éponger ses dettes, il a déjà dû vendre quatre de ses chevaux. "Celui-là s'en va la semaine prochaine, il part dimanche. Ça fait sept ans qu'on l'avait", raconte-t-il.

Sa plus grande crainte est de se séparer de Jolène, sa jument avec laquelle il a participé à de nombreuses compétitions, dont les Jeux olympiques de Paris 2024. Une relation fusionnelle qui pourrait s’arrêter.

"Le remerciement que j'ai envers ma jument, c'est de la vendre pour sauver ma famille", regrette-t-il avec émotions.

Avec une jument de cette qualité, Alexandre pourrait recevoir plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais, jusqu’au bout, le cavalier espère ne pas avoir à faire ce choix.

Kelly Vargin, Benoît Ruiz et Solenne Bertrand