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Nice: la mairie défend la création d'un pôle pharmacie à l'université, promis par le ministère et remis en cause par le Budget 2025

L'entrée de la faculté de médecine de l'université Côte d'Azur.

L'entrée de la faculté de médecine de l'université Côte d'Azur. - Google Maps

Chrisitian Estrosi a écrit à Patrick Hetzel pour lui rappeler l'engagement de sa prédecesseure en faveur de la création de cette formation à l'université Côte d'Azur dès la rentrée prochaine.

Suivre des études de pharmacie est impossible dans la cinquième ville de France. À Nice (Alpes-Maritimes) aucune formation ne propose ce cursus jusqu'à présent. Il y a un an déjà, Christian Estrosi avait déploré cette spécificité locale. Le maire azuréen s'était activé pour obtenir la création d'une faculté, jusqu'à obtenir le feu vert de Sylvie Retailleau, alors encore ministre de l'Enseignement supérieur.

Depuis, le dossier est à l'arrêt. La dissolution de l'Assemblée nationale, suivie par la formation d'un nouveau gouvernement sur le tard, dans un contexte budgétaire tendu, a semble-t-il rebattu les cartes.

Christian Estrosi ne souhaite pas voir ce projet abandonné sur l'autel des coupes budgétaires. Il a récemment adressé une lettre en ce sens à Patrick Hetzel, le successeur de Sylvie Retailleau.

Un courrier pour alerter

Dans cette missive, il défend la création de cinq postes dès la prochaine rentrée à l'université Côte d'Azur de Nice. "Le ministère actuel souhaite revoir à la baisse cette dotation", redoute-t-il. Et l'édile d'alerter: "Pour démarrer l'ouverture du département, il est urgent d'obtenir cet accord du CNESER (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche)".

Richard Chemla, adjoint à la mairie de Nice délégué à la santé et l'environnement, prolonge le propos de Christian Estrosi.

"On a toutes les écoles: de la dentaire, de la médecine, de la recherche. Il nous manque cette pierre qui paraît aujourd'hui essentielle", argumente-t-il au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Selon l'élu, du côté de l'université, "on en a la capacité, on a les professeurs, on a les locaux". "Ça aussi, c'est important. Le budget de démarrage ne sera pas énorme. Il ne nous reste plus qu'à avoir l'aval", assure-t-il encore. "Le courrier de Christian Estrosi faisait un rappel puisqu'on avait déjà eu la première autorisation."

"On a compris ce besoin"

Dans les officines maralpines, l'initiative de Christian Estrosi est saluée. Raphaël Gigliotti, président du syndicat des pharmaciens des Alpes-Maritimes, se dit "plutôt serein parce que l'ensemble des acteurs locaux ont compris ce besoin".

"Au (niveau, ndlr) national, on a compris ce besoin, mais on est dans l'attente. [...] Aujourd'hui, les 14 plus grandes villes de France proposent la formation de pharmacie. Ce n'était pas le cas encore à Nice. Donc on a pu relever ce manque auprès de l'université et la mairie de Nice", déroule l'intéressé.

Si la faculté de pharmacie vient bel et bien à voir le jour, 40 étudiants seront formés dès la rentrée prochaine. Objectif: monter en régime pour atteindre 80 d'ici à 2030.

Cédric Adam avec Florian Bouhot