Nice: la justice suspend l'interdiction de diffusion du documentaire sur le général Soleimani

Le général iranien Qassem Soleimani, le 14 septembre 2013. - MEHDI GHASEMI / ISNA / AFP
La diffusion du documentaire sur le général Qassem Soleimani, prévue ce vendredi 26 janvier, pourra bien avoir lieu. Le juge des référés du tribunal administratif de Nice a annoncé qu'il suspend l’interdiction prononcée, vendredi 19 janvier, par le préfet des Alpes-Maritimes.
"Atteinte grave (...) aux libertés d’expression"
C'est l'association "Culture populaire", qui organise cette projection-débat, qui avait déposé ce recours mardi dernier. Le juge des référés, qui a examiné l'arrêté préfectoral, "conclut que le préfet des Alpes-Maritimes, en interdisant la projection-débat en litige, a porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés d’expression et de réunion".
"Il n’est pas établi que le contenu du documentaire serait de nature à favoriser l’importation sur le sol français du conflit israélo-palestinien et, plus généralement, à créer un contexte rendant probable la survenue d’incidents ou la tenue de propos antisémites", affirme le juge des référés dans son ordonnance.
Le préfet des Alpes-Maritimes a annoncé, vendredi après-midi, faire appel du jugement. "La projection du documentaire sur Soleimani et la conférence organisée constituent, surtout dans le contexte actuel, une grave incitation à la haine et à la discrimination", poursuit-il sur le réseau social X.
Pour justifier son arrêté d'interdiction, la préfecture avait déjà expliqué craindre un "trouble à l’ordre public" et "des propos qui pourraient relever de l’apologie du terrorisme" ou des "propos antisémites".
Qassem Soleimani avait été tué en janvier 2020, à l'âge de 62 ans, lors d'une attaque de drone américain en Irak. Homme clé du régime iranien, il dirigeait la Force Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran, supervisant les opérations militaires dans l'ensemble du Moyen-Orient.