Marineland: Sea Shepherd accuse Pannier-Runacher "de trahir" les cétacés et se dit "prêt" à mobiliser 5 millions d’euros

Une orque du parc Marineland d'Antibes, quelques jours avant sa fermeture en janvier 2025. - BFM Nice Côte d'Azur
"Nous sommes prêts à mobiliser 5 millions d'euros." Alors que Marineland, le plus grand parc marin d’Europe, a fermé ses portes le 5 janvier dernier, l'ONG Sea Shepherd se dit prête à investir plusieurs millions pour garantir une "vie digne" aux 14 cétacés encore présents dans le parc.
Cette annonce survient peu après la publication d’une déclaration de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher sur Instagram, évoquant entre autres le transfert éventuel temporaire des animaux vers l’Espagne. Une solution vivement critiquée par l’association: "Madame la ministre, deux mois avant d'accueillir la Conférence des Nations Unies sur l'océan, vous êtes sur le point de trahir les cétacés captifs", lance notamment l'ONG dans une lettre ouverte à la ministre.
Inquiétude autour d’un transfert en Espagne
"La vérité est que, du jour où les animaux seront sur le territoire espagnol, la France n’aura plus aucune emprise sur leur destin", alerte Sea Shepherd, redoutant un transfert vers "Loro Parque" (Puerto de la Cruz) et le delphinarium de Madrid.
Et de préciser: "Quatre orques et trois dauphins sont morts ces quatre dernières années" à Loro Parque, tandis que le delphinarium de Madrid "est fermé au public en raison de la vétusté de ses bassins."
De son côté, la ministre justifie ce transfert par le départ d'une partie des soigneurs, attendu "d’ici mi-avril", et évoque deux projets de sanctuaires: l’un à Tarente, en Italie, "d’ici une année", et un autre en collaboration avec la Grèce, "pas très sûr d’aller jusqu’au bout."
Sea Shepherd dénonce un projet incohérent
Des arguments qui ne semblent pas convaincre Sea Shepherd. L'ONG dénonce une décision qui risquerait "de faire subir à ces 14 cétacés des conditions bien pires que celles qu’ils ont toujours connues au Marineland."
Balayant "la légende urbaine (...) que la Méditerranée est trop chaude pour les orques", l’organisation assure que des projets de sanctuaires sont tout à fait envisageables, et affirme avoir déjà repéré des sites potentiels.
"Les orques et les dauphins du Marineland doivent y rester le temps que les sanctuaires soient opérationnels", conclut-elle, lançant dans la foulée une pétition en ligne qui réunit déjà plus de 43.000 signatures pour "toutes celles et ceux qui aiment ces animaux".