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Marineland vit ses dernières heures, l'incertitude persiste pour les salariés et les animaux

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Le parc avait annoncé en décembre sa fermeture définitive pour le début d'année 2025. L'avenir des salariés du parc reste en suspens, tout comme celui des animaux, et notamment des deux orques dont l'état de santé préoccupe.

Que vont devenir les 4.000 animaux et la centaine de salariés de Marineland? À quelques heures de la fermeture du parc, qui avait annoncé en décembre sa fermeture "définitive" pour le 5 janvier 2025, beaucoup de questions persistent, en particulier sur l'avenir des animaux et des salariés du parc.

L'association One Voice, qui dénonce depuis des années les conditions de vie des animaux du parc, en particulier celles des deux orques, n'est elle-même pas entièrement satisfaite de cette fermeture.

"Nous serions satisfaits de cette fermeture de Marineland si c’était pour rouvrir avec un parc d’attraction et garder toutes leurs équipes, et si c’était pour que les animaux ne terminent pas leurs jours encore en captivité. Cette captivité qui les tue à petit feu. Ça aurait pu être tellement mieux, si ça avait été préparé correctement", déplore Muriel Arnal, présidente de l'association, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Une fermeture "presque" nécessaire

Début décembre, le parc avait annoncé sa fermeture en début d'année 2025, mettant en avant des raisons économiques liées à la promulgation de la loi interdisant les spectacles de cétacés d'ici 2026, expliquant que "90% des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d'orques et de dauphins".

Pour l'un des derniers jours d'ouverture du parc, les visiteurs sont venus nombreux. "Je savais que ça fermait, et je voulais que mes enfants découvrent Marineland", explique Jonas, Parisien de 34 ans. "On a profité des vacances dans le Sud pour leur faire faire un passage à Marineland et découvrir le monde qu'on a découvert, nous, quand on était petit."

Certains ne sont d'ailleurs pas étonnés de la fermeture du parc. "La fermeture de Marineland, c'était presque une obligation, c'était presque une nécessité", estime Daniel, un Niçois de 62 ans. "Je pense que ça aurait dû être fait peut-être même un peu avant."

D'autres ont toutefois du mal à comprendre les raisons de cette fermeture. "Je trouve que c'est un peu triste pour les enfants, parce que c'est peut-être la seule façon de voir des animaux", regrette Dominique, venue de Mérignies, dans le Nord. "Et je pense qu'ils sont bien traités ici."

Les conditions de vie pointées du doigt

Les conditions de vie des animaux au sein de Marineland sont pourtant régulièrement pointées du doigt. Deux membres de la famille des orques de Marineland sont morts en l'espace de cinq mois, et la santé des deux actuelles, Wikie et Keijo, est source d'inquiétude pour les associations.

Une décision de justice a justement interdit en décembre le transfert des orques en attendant la fin d'une expertise sur leurs conditions de vie, alors même que le parc avait formulé une demande de transfert des cétacés vers le parc de Kobe.

En raison de leur captivité, les orques ne peuvent pas être remises en milieu naturel. Mais des associations plaident pour un transfert vers un sanctuaire de la vie marine au Canada. En septembre, un rapport de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable suggérait justement d'envoyer les orques dans un sanctuaire en Nouvelle-Écosse.

Mais tant que l'expertise sur les conditions de vie des orques n'est pas réalisée, leur avenir demeure incertain. Contactés par BFM Nice Côte d'Azur, le personnel et les soigneurs n'ont pas souhaité s'exprimer à ce sujet.

Dario Divialle avec Laurène Rocheteau