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La Fondation de Nice répond à Estrosi, opposé au centre pour toxicomanes

Le futur centre pour toxicomanes boulevard Tzaréwitch à Nice

Le futur centre pour toxicomanes boulevard Tzaréwitch à Nice - BFM Nice Côte d'Azur

La Fondation de Nice, "avec l'accord de l'ARS", étudie actuellement "les modalités de poursuites de cette mission de santé publique et de solidarité auprès de ce public".

Depuis la fin de semaine dernière, la ville de Nice (Alpes-Maritimes) a fait savoir que le projet de centre pour toxicomanes au boulevard Tzaréwitch ne se ferait pas. Christian Estrosi, s'était en effet opposé jeudi dernier à l'ouverture de ce Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud), notamment parce qu'il se situait à proximité d’un jardin d’enfants et d'établissements scolaires.

Une décision qui étonne la Fondation de Nice qui a adressé ce mercredi un droit de réponse à ce sujet.

"Nous sommes très étonnés de la réaction du maire de Nice qui s’est toujours mobilisé pour instaurer dans notre ville un esprit de solidarité et d’union, qui a inlassablement œuvré pour favoriser le vivre-ensemble, l’intergénérationnel, et qui est si attachée à favoriser une cohabitation harmonieuse entre habitants Niçois de tout niveau social", écrit la Fondation de Nice dans un communiqué.

"Pas une 'salle de shoot'"

Pour étayer son désarroi, la Fondation de Nice insiste d'ailleurs sur un point, celui que ce projet "n’est absolument pas une salle de consommation à moindre risque, dite 'salle de shoot'".

Elle rappelle les multiples engagements de la ville sur le projet d'implanter une plateforme en addictologie. "Depuis 2018, la Fondation de Nice travaille en lien avec les services de la Mairie et l’ARS afin de mettre en œuvre une politique de santé publique auprès des plus démunis et renforcer des actions de prévention auprès des usagers de drogue", explique-t-elle. Objectif pour lequel, 550.000 euros de travaux ont d'ailleurs été financés par l'Etat.

Par ailleurs, depuis 2021, différents acteurs, dont le cabinet du maire, visitent les lieux et "ont confirmé l’adaptation du site avec une cour intérieure, qui permet de mettre en œuvre les missions d’un CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques des Usagers de Drogue)".

Une réunion, tous les lundis matin

Concernant les récalcitrances des riverains, la Fondation explique avoir rencontré plusieurs fois le président du comité de quartier et avoir présenté le projet lors d'une assemblée générale du comité de quartier en mars dernier.

Elle ajoute s'être toujours tenue à la disponibilité des habitants pour les rencontrer et avoir proposé d'organiser une réunion, tous les lundis matin, "pour recueillir les éventuelles doléances, échanger sur les inquiétudes, les attentes".

"Tout le projet est construit pour limiter les regroupements et les nuisances, il est très orienté vers l’aller-vers grâce à un réseau d’acteurs municipaux et associatifs afin d’organiser un accompagnement collectif et partenarial de ces personnes et participer à la tranquillité publique, poursuit la Fondation. Ceci a toujours été et demeure notre priorité."

La Fondation, "avec l'accord de l'ARS", étudie actuellement "les modalités de poursuites de cette mission de santé publique et de solidarité auprès de ce public". De son côté, la ville a précisé vendredi dernier que le "travail engagé" allait se poursuivre entre les différents acteurs concernés afin "d'améliorer le parcours de soin de ces personnes fragiles".

Solenne Bertrand