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Éclairage, énergies renouvelables: la Métropole Nice Côte d'Azur présente son plan de sobriété énergétique

La Promenade des Anglais de nuit à Nice (Photo d'illustration).

La Promenade des Anglais de nuit à Nice (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Adam Thomas

Les façades de bâtiments publics et l'éclairage décoratif seront éteints entre 23h et 5h du matin. La métropole mise également sur le développement des énergies renouvelables.

Au tour de la métropole de Nice de s'y mettre. Comme Paris, Lille, Strasbourg et d'autres villes, les maires de la Métropole Nice Côte d'Azur se sont rassemblés ce mercredi matin pour présenter leur plan de sobriété énergétique. Un ensemble de mesures qui a pour objectif une diminution de 10% de la consommation d'énergie dès cet hiver.

Un plan de sobriété en deux volets, précise le maire de Nice, Christian Estrosi, sur son compte Twitter ce mercredi. La première partie, explique-t-il, étant un ensemble de "mesures concrètes avec un impact à court terme."

L'éclairage des façades éteint de 23h à 5h du matin

Parmi ces mesures, l'extinction, dès le passage à l'heure d'hiver à la fin du mois d'octobre, de l'éclairage des façades et musées, ainsi que les éclairages décoratifs de la ville, entre 23h et 5h du matin.

Du côté des stations de ski de la métropole, le plan de sobriété énergétique prévoit entre autres une réduction de la vitesse des remontées mécaniques sur les périodes de faible affluence.

La métropole prévoit dans un deuxième temps une accélération de la transition énergétique sur le territoire. "D'ici 2026, nous baisserons nos consommations de 18%", précise Christian Estrosi. Il rappelle également que la métropole a toujours eu une "stratégie énergétique" qui vise les 18% d'énergies renouvelables d'ici 2026, ainsi que le passage à 90% de véhicules électriques à cette date.

Elle compte pour cela mettre l'accent sur le réseau thermique local, "une énergie bonne pour le pouvoir d'achat, qui garantit des prix stables même lors des crises", précise le maire de Nice.

La métropole compte également développer davantage l'énergie solaire, et demande pour cela au gouvernement de "lever les freins à la réalisation de fermes solaires".

Rénovation des bâtiments énergivores

Autre objectif de la métropole pour réaliser des économies d'énergie à long terme: la rénovation de bâtiments énergivores. Christian Estrosi se réjouit déjà de la destruction de deux "passoires énergétiques" avec le Théâtre National de Nice et bientôt l'Acropolis, ainsi que la rénovation du MAMAC, de la bibliothèque Nucéra, des crèches et écoles de la métropole.

Une mesure qui laisse certains élus sceptiques. La conseillère écologiste Juliette Chesnel-Le Roux estime que "les grands projets" de Christian Estrosi sont "tout le contraire de la sobriété". Elle dénonce également la destruction du TNN et celle programmée de l'Acropolis. "Ce n'est pas en détruisant ce qui fonctionne pour le reconstruire plus loin que la ville de Nice réduira vraiment son impact environnemental."

Un budget de 100 millions d'euros est tout de même prévu pour la rénovation de bâtiments publics, dont 54 millions déjà dédiés aux bâtiments de l'université. Un montant qui pourrait augmenter si l'Etat "débloque de nouveaux crédits grâce au Fonds vert", déclare Christian Estrosi.

Un dispositif à hauteur d'un million d'euros doit servir à soutenir financièrement la rénovation énergétique de bâtiments industriels et touristiques. De leur côté, les particuliers pourront bénéficier d'une aide jusqu'à 6000 euros pour le remplacement de chaudières thermiques.

La métropole prévoit des mesures d'économie d'énergie au sein même de ses structures et promet une baisse des dépenses "superflues". Sans toutefois "porter atteinte aux activités sportives, culturelles, touristiques, et à la continuité des services publics", a déclaré le maire de Nice, dénonçant des mesures "gadget à Paris ou Lille", comme l'extinction de la tour Eiffel.

Elle prévoit la réduction des surfaces de locaux administratifs dans les services de la ville de Nice et de la métropole. Une baisse de 6.000 m² par an en 2022, 2023, et 2024, pour un total de 18.000 m² de superficie en moins d'ici trois ans.

La métropole se réjouit déjà d'avoir diminué sa consommation de papier de 30% sur les dix dernières années, ainsi que d'avoir supprimé les imprimantes individuelles dans ses services.

Interrogé sur une éventuelle baisse de la température dans les bureaux, Christian Estrosi a répondu que des "horloges thermiques" seront installées. "La baisse des températures dans les bâtiments publics ne permet pas de faire plus d'économie que les programmes d'isolation", a-t-il estimé.

Des "données rassurantes" pour la Côte d'Azur

À l'issue de la présentation de ce plan de sobriété, la métropole se veut rassurante sur la situation énergétique sur son territoire. Elle déclare avoir fait le point avec le fournisseur d'énergie Enedis Côte d'Azur et assure que "les données sont rassurantes".

"Le réseau de distribution est suffisamment dimensionné et ne posera pas de problème cet hiver. La seule difficulté réside dans la production d'énergie nucléaire, pas dans l'acheminement."

"Je veux adresser un message positif et collectif", a écrit le maire de Nice sur Twitter. "Nous allons faire en sorte de garantir toutes les prestations."

La Métropole Nice Côte d'Azur doit dévoiler fin septembre un "baromètre de la transition", un outil de mesure qui permettra de "suivre régulièrement toutes [les] avancées, notamment en termes de baisses de consommation et de production d'énergies renouvelables", a précisé Christian Estrosi.

Laurène Rocheteau avec AFP