Droits des enfants: des associations dénoncent "la grande hypocrisie" des maires de Nice, Cannes et Antibes

Des enseignants et des bénévoles du DAL (Droit au logement) accrochent une pancarte sur laquelle on peut lire "Urgent! Enfants à la rue" devant une école de Toulouse, le 8 décembre 2021. Plusieurs enfants de cette école avaient alors une situation de logement difficile. - AFP - VALENTINE CHAPUIS
"Journée de la grande hypocrisie." C'est en ces termes que plusieurs associations locales ont qualifié la journée internationale des droits de l'enfant dans les Alpes-Maritimes. Elles dénonçent dans un communiqué la mauvaise prise en charge des enfants dormant dans la rue à Nice, Cannes et Antibes.
Les maires de ces trois villes, labellisées pourtant par l'Unicef "amies des enfants", "vont beaucoup communiquer lors de la journée internationale des droits de l’enfant", pressentent les associations, parmi lesquelles Tous Citoyens, Habitat et Citoyenneté ou la Ligue des droits de l'Homme 06.
"Pourtant aucun des trois maires n’a signé la lettre ouverte de 43 élus de grandes villes françaises, toutes tendances politiques confondues, dans laquelle ils expriment leurs inquiétudes" face à la situation d'enfants dormant dans la rue ou dans des squats, tancent-elles.
"Maltraitance policière, administrative et sociale"
Dans les Alpes-Maritimes, les mineurs non accompagnés "subissent une maltraitance policière, administrative et sociale et des entraves systématiques à la reconnaissance de leurs droits", affirment les associations.
"Le préfet refoule en toute impunité des mineurs en Italie. Le Conseil Départemental procède à des entretiens d’évaluation à charge et fait appel de toute décision de justice favorable aux mineurs isolés étrangers afin d’empêcher leur accueil et leur intégration dans notre département", poursuivent-elles.
À Nice, elles dénoncent également l'expulsion de familles avec enfants "qui avaient trouvé un abri, même précaire, sous les ponts" et "les mesures expéditives pour pouvoir les expulser encore plus rapidement".
Pour l'ensemble de ces associations, la journée internationale des droits de l'enfant n'est finalement "pas celle de tous les enfants" dans le département.