Coups de feu, suspect... Ce que l'on sait après la découverte d'un corps dans le quartier Roquebillière à Nice

Une opération de police a été menée tôt ce samedi 1er février rue Fénoglio de Briga dans le quartier Roquebillière à Nice (Alpes-Maritimes) après plusieurs des coups de feu. Un homme a été retrouvé mort.

Un homme a été retrouvé mort dans la nuit du vendredi 31 janvier au samedi 1er février, rue Fénoglio de Briga dans le quartier de Roquebillière à Nice (Alpes-Maritimes), a appris BFM Nice Côte d'Azur auprès d'une source policière.

Des fonctionnaires de police de la brigade anticriminalité étaient en surveillance d'un point de deal lorsque, vers 1 heure du matin, ils ont entendu des tirs. Se rapprochant de la scène, ils ont aperçu une personne suspecte prenant la fuite en direction de la route de Turin.

• Le suspect interpellé et placé en garde à vue

Poursuivi, l'homme a refusé de stopper sa course avant de sortir une arme à feu de sa veste et de la pointer en direction d'un fonctionnaire de police. Ce dernier a fait usage de son arme de service "à une reprise sans atteindre l’intéressé", précise le parquet de Nice dans un communiqué.

Les policiers de la brigade sont finalement parvenus à interpeller l’individu au niveau du 198 route de Turin. Il a été placé en garde à vue, ce vendredi matin.

Né en 2004 en Algérie, de nationalité française, le suspect est habituellement domicilié à Marseille. Selon le parquet de Nice, il est "connu de la justice pour des faits de vol avec arme et extorsion commis à Marseille en 2020".

Un fusil à pompe calibre 12 et des munitions ont été saisis sur le suspect. À proximité d'une cité, trois étuis de munitions calibre 12 et cinq étuis de calibre 9 mm ont également été découverts sur plusieurs dizaines de mètres permettant d’envisager l’hypothèse d’échanges de tirs.

• Un homme retrouvé mort

À l'issue de l'interpellation, les policiers de la brigade anticriminalité ont été rejoints par des effectifs des brigades spécialisées de terrain. Progressant en direction du point de vente de stupéfiants et du lieu des tirs, les agents ont découvert, à proximité d’une chaise généralement utilisée par des guetteurs, un homme mort.

"Les premières constatations médico-légales permettaient d’envisager que la victime avait été atteinte par deux tirs de munitions calibre 12 pouvant correspondre à l’arme saisie sur l’individu en fuite", indique le parquet de Nice.

La victime a été identifiée comme née en 1994 à Paris et domiciliée habituellement à Goussainville dans le Val-d’Oise. Elle est "connue des services de police et de la justice pour des faits sans lien avec le trafic de stupéfiants". Une enquête a été ouverte pour meurtre en bande organisée et confiée au SIPJ 06.

• Un homicide sous fond de trafic de stupéfiants

Contacté par l'AFP, le parquet de Nice a confirmé que cette affaire est "très vraisemblablement liée au trafic de stupéfiants", sans donner plus de détails à ce stade.

Sur X, le maire de la ville de Nice, Christian Estrosi, a salué "le courage et le professionnalisme de la police municipale de Nice et de la police nationale". "Lundi, je rencontrerai Bruno Retailleau, pour réclamer des moyens supplémentaires afin de garantir la sécurité des Niçois", poursuit-il.

De son côté, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a rappelé qu'il avait écrit au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, il y a deux jours, pour l'alerter sur la "dégradation de la sécurité (...) aggravée par la diminution du nombre de policiers" à Nice. Il ajoute: "L’inaction a un prix, et ce sont les Niçois qui en paient les conséquences".

Ces dernières semaines, ce quartier de Nice-Est, situé rue Fenoglio de Briga, a été le théâtre de plusieurs faits en lien avec le trafic de drogue. Le 17 janvier, la police, appelée par les riverains ayant signalé la présence d'hommes armés, avait interpellé cinq personnes, originaires de Tunisie, de Marseille et de Nice.

Le lendemain, d'autres hommes armés étaient vus dans le quartier, amenant à l'interpellation de trois mineurs, dont deux Marseillais, et à la découverte d'un appartement recelant des armes et de grandes quantités de drogue.

Le 26 janvier, la police était de nouveau appelée pour des personnes armées. Neuf personnes avaient alors été interpellées, des perquisitions permettant la saisie d'armes, de drogue, d'argent liquide et de nombreux téléphones.

Enfin en août, un homme avait été retrouvé criblé de balles dans un appartement de cette même rue. Un individu déjà condamné pour trafic de stupéfiants, originaire de la région parisienne, est mis en examen pour meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants et incarcéré depuis le 8 septembre 2024.

Nicolas Galup avec Orlane Edouard