Conseil municipal de Menton : 9 élus de la majorité lâchent le maire Yves Juhel et créent un groupe distinct

Le maire de Menton (Alpes-Maritimes) Yves Juhel, en novembre 2021 après son élection. - BFM Nice Côte d'Azur
Le conseil municipal mentonnais s'annonçait houleux, ce mardi 17 juin. Des élus de la majorité ont finalement lâché, en partie, le maire Yves Juhel, placé sous contrôle judiciaire dans l'affaire des ports de Menton au début du mois.
Florent Champion, adjoint aux finances et déjà candidat aux élections municipales en 2026, a été le premier à prendre la parole. Il a annoncé la création d'un groupe de 12 élus, "Menton en action", dont neuf sont directement issus de la majorité. Trois autres conseillers municipaux étaient quand à eux dans l'opposition.
Un détachement, mais pas une rupture
L'élu a notamment déploré "les conséquences politiques" de l'affaire des ports et le fait que de "nombreux élus de la majorité" se trouvent "désabusés de la situation". Il assure avoir "alerté" le maire.
Parmi les conseillers municipaux intégrés au groupe "Menton en action" se trouve notamment Patrice Novelli, premier adjoint d'Yves Juhel, qui a déjà annoncé son soutien à Florent Champion.
Florent Champion a également exprimé le souhait de ne pas laisser la gestion de la commune "à la dérive jusqu'aux municipales" et de ne pas "ajouter de l'instabilité au désordre".
Ainsi, si les neuf élus se détachent politiquement du maire mentonnais, cela ne signifie qu'ils ne seront pas amenés à voter les délibérations allant dans le sens du maire Yves Juhel.
Yves Juhel réfute toute démission
"Je comprends Florent qu’un certain nombre d’élus ont été troublés. Jamais la parole a été brimée ou bloquée dans les réunions de la majorité. Jamais ma porte n’a été fermée", a répondu l'édile.
"Ce soir c’est votre chant du cygne, c’est le moment de démissionner monsieur Juhel", a de son côté déclaré Jean-Christophe Storaï, élu d'opposition. Une demande rejetée par le maire, qui a assuré qu'il resterait en fonction "jusqu'à la fin de cette mandature".
Yves Juhel et son ancien adjoint aux Finances Matthieu Messina sont suspectés de détournements de fonds à hauteur de 700.000 euros, qui auraient été commis dans le cadre de la gestion de la SPL de Menton. Il est aussi question d’irrégularités dans les comptes de la campagne électorale, de corruption passive et de trafic d’influence.