Menton: bientôt plus de majorité pour Yves Juhel? Deux adjoints réagissent après son placement sous contrôle judiciaire

Yves Juhel, maire LR de Menton, était l'invité de BFM Nice Côte d'Azur le 7 mai 2025. - BFM Nice Côte d'Azur
Les élus de la majorité municipale de Menton sont en pleine introspection depuis que le maire, Yves Juhel a été placé sous contrôle judiciaire ce lundi 2 juin dans l'affaire des ports de Menton.
Dans un communiqué commun publié ce mardi, Florent Champion, adjoint en charge des finances et des affaires sociales, candidat aux prochaines élections municipales et Patrice Novelli, premier adjoint, ont partagé leur déception.
"À ce stade, la présomption d’innocence du premier magistrat ne saurait être remise en cause. Néanmoins, nous déplorons que cette actualité ne vienne, une fois de plus, nuire à l’image de la Ville de Menton, à l’administration municipale, et plus particulièrement aux élus qui se consacrent avec sincérité et passion dans l’exercice de leurs délégations au bénéfice des Mentonnais", réagissent-ils.
Les deux élus indiquent avoir proposé l'organisation "d'une réunion interne dans les meilleurs délais", pour que Yves Juhel puisse s'exprimer auprès des conseillers de la majorité.
Soupçons de détournement de 700.000 euros
"En fonction de ces échanges, chacun sera alors en mesure de prendre ses responsabilités lors du prochain Conseil municipal, prévu le 17 juin. Nous-même, et ceux qui nous soutiennent, assumerons les nôtres. Soucieux de la continuité de la gestion de la commune, seul l’intérêt supérieur de Menton présidera à notre décision", concluent-ils.
Au-dessus d'Yves Juhel et Mathieu Messina pèsent des suspicions de détournements de fonds à hauteur de 700.000 euros, qui auraient été commis dans le cadre de la gestion de la SPL de Menton. Il est aussi question d’irrégularités dans les comptes de la campagne électorale, de corruption passive et de trafic d’influence.
Dans cette mesure de contrôle judiciaire, 19 obligations ont été faites à Yves Juhel parmi lesquelles celle de rester sur le territoire ou l'interdiction d'entrer en contact avec certaines personnes à l'exception de Mathieu Messina. Selon son avocat, Philippe Sousi, le procureur voulait interdire au maire de paraître en mairie avant d'y renoncer.
Le procès des deux hommes commencera le 17 octobre à Marseille.