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"Ce n'est pas une vie": à Grasse, la solidarité n'atténue pas la colère des rescapées de l'incendie

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Trois personnes sont mortes dimanche dans l'incendie d'un immeuble vétuste, une vingtaine d'autres ont été blessées. Les sinistrées interrogées par BFM Nice Côte d'Azur restent traumatisées par l'expérience qu'elles ont vécue.

Deux jours après l'incendie mortel d'un immeuble à Grasse, les rescapées interrogées par BFM Nice Côte d'Azur sont encore sous le choc. Trois personnes sont mortes et une vingtaine ont été blessées dans ce sinistre qui pourrait être d'origine criminelle.

Certaines sinistrées revoient en boucle la scène de l'immeuble en feu. "On a essayé de sortir par la porte, mais c'était pire car le feu est entré", se souvient Cleusa, jeune mère rescapée des flammes.

"On est passées par la fenêtre pour essayer de respirer, et là, il y avait un échafaudage à côté. C'est comme ça que l'on est sorties."

Elle fait partie des onze personnes qui ont été relogées dans un hôtel, à 400 mètres du lieu du drame. Seules quelques affaires ont pu être sauvées. Alors, depuis deux jours, la solidarité s'organise autour des familles sinistrées.

Un élan de solidarité

"Aussitôt, avec le CCAS (le Centre communal d'action sociale, NDLR), on s'est contacté et on fait le maximum de ce qu'on peut faire pour les aider", explique Marie-France, bénévole aux Restos du Cœur des Alpes-Maritimes, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Des familles dont les proches sont pour certains encore à l'hôpital se retrouvent totalement démunies. L'aide des associations locales est donc précieuse. Elles offrent également un peu de réconfort, qui est plus que le bienvenu.

"Ils nous ont aidés pour manger", salue Jocelyne, une des habitantes de l'immeuble incendié. "Je remercie tout le monde qui nous a aidés aussi. Franchement, on est traumatisées."

"On va perdre notre famille comme ça"

Au milieu du deuil et du choc, c'est la colère qui domine. Les rescapées attendent des réponses. Certaines dénonçaient même des conditions d'insalubrité depuis plusieurs années.

"Ce n'est pas une vie pour nous", fustige Anne, rescapée de l'incendie. "On va perdre notre famille comme ça, comme des chiens, parce qu'il n'y a personne ici, il n'y a pas de syndic, il n'y a rien."

Lassée, une ancienne locataire avait d'ailleurs décidé de quitter les lieux. Auprès de RMC, Élisabeth se souvient "des câbles électriques qui dépassaient dans la cage d'escalier" et "des infiltrations d'eau dans la cage d'escalier".

"Le voisin du quatrième, il faisait son bain et toute l'eau était dans la cage d'escalier. Il y a déjà eu deux incendies quand j'étais là", ajoute-t-elle.

Ces familles espèrent désormais retrouver au plus vite un logement dans la commune. Pour certaines, une chose est sûre: pas question de retourner vivre dans le centre historique de Grasse.

Juliette Moreau Alvarez