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Alpes-Maritimes: tensions au conseil départemental après le maintien d'Eric Ciotti à la majorité

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Le conseil départemental s'est réuni en séance plénière ce vendredi 4 octobre, au lendemain de l'annonce de son président de maintenir Éric Ciotti au sein du groupe majoritaire.

Une séance sous haute tension. L'assemblée plénière du conseil départementale des Alpes-Maritimes ce vendredi 4 octobre a été le théâtre d'échanges houleux après l'annonce de son président, Charles Anges Ginésy, de maintenir Éric Ciotti au sein du groupe majoritaire de droite au département.

Le maire de Saint-Laurent-du-Var, Joseph Segura (Les Républicains), qui avait lui-même appelé Éric Ciotti quelques jours plus tôt à quitter le groupe LR du département en raison de son alliance avec le Rassemblement national lors des élections législatives, a pris la parole ce vendredi pour dénoncer une "pirouette politique" du président du département.

"Nous refusons que les Alpes-Maritimes soient le premier et le seul département de France à être dirigé par une coalition avec le RN. Nous refusons de faire de notre département un laboratoire politique pour le RN", a-t-il déclaré dans son discours introductif.

La majorité assure être "solide"

La veille, le président des Alpes-Maritimes avait annoncé dans les colonnes de Nice-Matin le maintien d'Éric Ciotti au sein du groupe majoritaire au conseil au nom du "patriotisme départemental".

Il avait notamment exprimé son refus de voir des divisions politiques nationales "s'importer" au sein du conseil départemental. Une volonté réitérée ce vendredi par sa majorité, qui siège désormais au conseil sous le nom de Majorité départementale.

Anne Sattonnet, vice-présidente du département, affirme sur BFM Nice Côte d'Azur que le conseil dispose aujourd'hui d'une "majorité solide, une majorité fidèle".

"C'est pour ça que nous avons décidé de nous unir et de ne pas nous diviser malgré les pressions, parce que nous avons souhaité que ces politiques puissent continuer à s’exercer sereinement. Ce sont bien des politiques publiques, et non pas de la politique nationale", poursuit-elle.

Éric Ciotti, présent lors de cette assemblée plénière, salue bien entendu la décision du président du département de le garder au sein du groupe majoritaire.

"Nous sommes unis. Nous avons des différences d’appréciations, mais ce qui nous réunit est beaucoup plus fort que ce qui peut nous séparer. Ce qui nous unit, c’est l’intérêt des Azuréens, c’est continuer la bonne gestion du département", déclare le député des Alpes-Maritimes.

Joseph Segura souhaite "bon courage" au président

De son côté, Joseph Segura, dont le groupe est aujourd'hui baptisé Rassemblement républicain (LR, Horizons, UDI, Renaissance, et Indépendantsà), souligne l'impossibilité de détacher la politique nationale de la politique départementale.

Il souhaite "bon courage" au président du département: "Il en faudra quand des membres de votre majorité soutiendront madame Le Pen et ses alliés aux élections municipales, sénatoriales et présidentielles. Contre vous, mes chers collègues. (...) Vous qui vouliez éviter les débats nationaux dans ce département, vous allez être servis."

Il souligne par ailleurs une cohabitaiton difficile qui s'annonce au sein du conseil départemental: "Il faudra réussir à faire exister, dans votre majorité, trois députés qui, au palais Bourbon, dénonceront les LR 'porte-parole de la minorité macroniste' (...) Trois députés qui, en revanche, au sein de cette Assemblée, les traiteront comme des partenaires? Des alliés? Des amis? Je ne sais pas vous, mais mes amis, j’évite de les insulter le mardi, pour les embrasser le vendredi."

La prise de parole du maire de Saint-Laurent-du-Var a été timidement applaudie par la dizaine de conseillers de son groupe. De son côté, le président du département s'est défendu en estimant qu'il n'avait "pas le sentiment de trahir quoi que ce soit" et en assurant que "Éric Ciotti, ce n'est pas le Rassemblement national".

Le maintien d'Éric Ciotti à la tête de la Commission des finances des Alpes-Maritimes a également été fortement décrié, mais la majorité départementale se veut rassurante en rappelant qu'il ne dispose pas de pouvoirs exécutifs au sein du département.

Gael Camba, Pauline Renoir avec Laurène Rocheteau