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"Une région de passionnés": les "belles valeurs" des Hautes-Alpes, une clé du succès de Cyprien Sarrazin

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Le Dévoluard, auteur d'une saison qui restera dans l'histoire, dit puiser ses performances dans ce qui lui a été enseigné lorsqu'il était petit. À presque 30 ans, il ne manque pas d'ambition pour l'avenir.

Au crépuscule d'une saison historique pour lui -et pour le ski alpin français-, Cyprien Sarrazin n'a qu'un mot pour décrire ce qu'il a ressenti: "plaisir". Il s'est abord adjugé la descente de Bormio et le Super-G de Wengen. Puis il a triomphé à deux reprises en bas de la Streif, à Kitzbühel.

"J'ai mis 29 ans à pouvoir me concentrer deux minutes", résume dans un sourire le skieur haut-alpin, dans une interview accordée à BFM DICI le 16 avril. Mais alors, comment est venu le déclic? "J'ai trouvé les dernières pièces du puzzle cette année. Elles étaient mentales."

Un succès sur le tard, qu'il a vécu avec une certaine légèreté. "C'en était presque facile pour moi alors que c'était les pistes les plus difficiles que je n'ai jamais faites et les courses les plus difficiles que je n'ai jamais faites", s'étonne-t-il presque, "alors qu'on est à 150 sur la glace et qu'on joue notre vie".

"La passion, le plaisir et l'amour de ce sport"

C'est dans son département, et plus spécifiquement dans le Dévoluy, que Cyprien Sarrazin a tout appris. "Je pense que c'est une région de passionnés. Des passionnés du ski, des passionnés de sport. Et ce sont exactement les valeurs que j'ai apprises quand j'étais petit: la passion, le plaisir et l'amour de ce sport, l'amour de la vitesse, que ce soit en ski ou en VTT. Le travail, aussi", énonce-t-il, pêle-mêle. "J'ai eu toutes ces valeurs amenées par le comité des Hautes-Alpes et je les garde en moi."

À ses yeux, le département est un territoire "à taille humaine". "Mais avec des belles valeurs", insiste-t-il.

Son père, moniteur de ski, a naturellement vécu avec grande intensité ses exploits cette saison. Certains moments de bonheur ont été filmés et portés à la connaissance de Cyprien Sarrazin. "J'ai vu les vidéos. C'était chouette, des beaux moments", savoure le skieur.

L'importance du collectif dans le sport individuel

Aujourd'hui, il souhaite adresser un message à ses proches et à ses formateurs. "J'ai envie de leur dire merci, surtout à l'ESF du Dévoluy. Ils se reconnaîtront. Tous les gens avec qui j'ai skié quand j'étais petit. Ce sont tous ces moments-là qui m'ont permis de faire ce que j'ai fait cet hiver, de toucher à tout et, surtout, d'avoir cette joie de skier", poursuit-il, ravi que tous aient "vibré" avec lui.

Car Cyprien Sarrazin, même s'il pratique un sport individuel, voit surtout les choses d'un œil collectif. Il a ainsi tissé un lien avec Nils Allègre, lui aussi haut-alpin et lui aussi performant cette saison.

"On prend des risques ensemble, on vit ensemble, toute la journée, tout le temps. On s'est beaucoup apporté cette saison. Ça fait un moment qu'il est régulier. (...) Je n'ai pas du tout pleuré pour Bormio, Wengen, Kitzbühel. Mais par contre, quand il a gagné, j'ai lâché ma petite larme de la saison", admet-il.

En route vers le petit globe?

Au terme d'une telle saison, que peut espérer Cyprien Sarrazin du prochain exercice? "Je n'ai pas d'objectifs comptables", répond tout d'abord le Dévoluard. "Je ne me mets pas de limites."

Reste que ses récents résultats ont fait grandir ses ambitions. "Quand on passe tout près de quelque chose comme le petit globe, c'est dans un coin de la tête", finit-il par reconnaître. "On va tout donner pour y arriver."

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions