"Ruiné pour une facture": à Chabanon, un restaurant au bord de la faillite en raison du coût de l'énergie

Le restaurant Le Chab' est aujourd'hui menacé de fermeture en raison du coût de l'énergie. Le cogérant a déjà mis l'établissement en vente pour éponger ses dettes.

"Ça nous condamne." À Chabanon, dans les Alpes-de-Haute-Provence, les commerces sont touchés de plein fouet par la hausse du prix de l'énergie.

Le restaurant Le Chab', installé depuis plusieurs années dans cette station de la vallée de la Blanche, se retrouve désormais menacé de faillite.

"Si on ouvre, on meurt pendant quatre mois"

Le cogérant de l'établissement ne peut plus assumer les factures d'électricité, avec un prix du kilowatt/h désormais multiplié par sept.

"En un mois, on va payer ce qu'on payait en une année. Voire plus", déplore Morgan Marano au micro de BFM DICI. "On a vu avec le comptable, c'est impossible."

La seule alternative serait d'augmenter les prix des plats et des boissons de son restaurant, mais Morgan Marano ne s'imagine pas multiplier ses prix par trois. À ce stade, il n'est même pas sûr de pouvoir ouvrir son établissement cet hiver.

"Si on n'ouvre pas, on coule, on ferme, on meurt. Si on ouvre, on meurt pendant quatre mois, parce que la charge EDF sera plus importante que la trésorerie dont on a besoin."

"On sait qu'on risque d'être ruiné"

Mais s'il ouvre cet hiver, sa terrasse, qui peut normalement accueillir jusqu'à 300 places assises, devra probablement rester fermée. Ce qui veut également dire réduire son personnel.

"On est monté certaines années jusqu'à 14 personnes. Et là j'ai bien dit que si on ouvrait le bar, on serait deux, trois."

Des solutions qui seraient loin d'être suffisante pour lui permettre d'être rentable cet hiver. Le restaurateur a beau imaginer tous les scénarios possibles, il ne parvient pas à trouver une solution.

"On n'en dort plus, parce qu'on sait qu'on risque d'être ruiné. Ruiné pour une facture."

Après deux années perturbées par le Covid, cette crise énergétique est un véritable coup de grâce pour l'établissement. Morgan Marano l'a d'ailleurs déjà mis en vente pour éponger ses dettes.

Ugo Marseille avec Laurène Rocheteau