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"On se projette tous": pourquoi la disparition d'Émile suscite une si forte émotion

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La disparition d'Émile, 2 ans, a provoqué une forte émotion dans la France entière. Pour ne pas rester inactives, des centaines de personnes se sont mobilisées lors des battues.

Trois jours après sa disparition dans le Haut-Vernet, le petit Émile reste introuvable. Un terme a été mis aux battues ce mardi, mais les recherches se poursuivent pour retrouver l'enfant qui a échappé à la vigilance de ses grands-parents samedi en fin de journée.

Des centaines de personnes s'étaient mobilisées ces derniers jours pour aider les gendarmes à retrouver Émile, alors que sa disparition a ému bien au-delà du hameau du Haut-Vernet. Un élan empathique qui n'étonne pas Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne.

"On se projette tous quand il s'agit d'un petit enfant, en tant que parent, frère, oncle... On imagine assez facilement le désarroi de la famille", explique la praticienne sur BFMTV.

Un soutien "logique" pour les bénévoles

Des habitants du Haut-Vernet et des alentours sont ainsi venus apporter leur aide et leur soutien, pour lutter contre ce sentiment d'impuissance. Stéphane Bouchet est même venu du Var pour participer aux battues. "On a marché toute la journée sans trouver aucune trace du petit", assure-t-il sur BFMTV.

"On a retourné tout le secteur sans trouver aucune trace. C'était frustrant et malheureux", déplore-t-il.

Dès qu'il a appris la disparition du jeune garçon, et bien qu'il ne connaisse absolument pas la famille, ce chef d'entreprise varois n'a pas hésité. "C'était logique de se joindre aux recherches", affirme-t-il, estimant que chacun aurait souhaité recevoir ce même soutien à la place de la famille d'Émile. Comme lui, près de 800 bénévoles se sont ainsi rassemblés pour les battues dimanche et lundi.

"Toutes les études montrent que rester dans la dynamique, en mouvement, et entretenir une forme d'espérance, protège du désarroi, qui provoque encore plus de souffrance", explique Johanna Rozenblum.

Rester en action pour se sentir utile. Un sentiment d'autant plus vrai pour les proches d'Émile. Johanna Rozenblum pointe d'ailleurs l'importance d'"incorporer" les parents du garçon de 2 ans et demi dans les recherches pour "lutter contre le sentiment d'impuissance".

Lundi, la voix de la maman d'Émile a été diffusée lors des battues pour essayer de susciter une réaction de la part de l'enfant. Si, à 2 ans et demi, il reconnaît les voix, "il ne répond pas forcément à son prénom", indique la psychologue clinicienne et "n'a pas de repères visio-spatiaux".

Des recherches plus ciblées

Aucune hypothèse n'est pour l'heure écartée par les gendarmes. À compter de ce mardi, le dispositif de recherches va être "plus ciblé" et "sélectif", a indiqué le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Marc Chappuis.

"Chaque centimètre carré" doit être regardé, a souligné Blaise Agresti, ancien patron du peloton de gendarmerie de haute montagne sur BFMTV. Des chiens Saint-Hubert, à l'odorat très développé, sont déployés pour les recherches dans cette zone montagneuse et escarpée.

Chloé Benoist