Manosque: les collégiens rendent hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard

Quelques élus des Alpes-de-Haute-Provence et des membres de l'Éducation nationale étaient, dans la matinée de ce lundi 14 octobre, rassemblés au collège Jean-Giono de Manosque quand Mickaël Cabbeke, directeur académique des services de l'Éducation nationale du département, a demandé solennellement à tous "de respecter une minute de silence en la mémoire" de Samuel Paty et Dominique Bernard.
Il n'y a pas eu un bruit pendant ces quelques secondes qui rendaient hommage aux deux professeurs assassinés en 2020 et 2023. Des événements dramatiques qui résonnent fort pour les élèves et qui restent toujours incompris.
"Ce n'est pas normal de tuer des profs juste parce qu'ils faisaient des cours", estime Jean, un élève de 5ème de l'établissement, auprès de BFM DICI.
"Une détonation"
Pour les enseignants, le choc est toujours bien présent, et il est difficile d'oublier ce qu'il s'est passé, explique Véronique Saignes, cheffe d'établissement du collège Jean-Giono.
"L'école a été touchée en plein cœur. Lorsque Samuel Paty est mort, je crois que les élèves comme les enseignants se sont dit: comment est-ce possible qu'une chose comme ça se passe dans nore école de la République? Ça a été un choc, et Dominique Bernard a été une détonation, on s'est dit c'est pas possible ça continue, dans notre école de la république on apprend les savoirs et on veut accompagner les élèves vers le chemin de la liberté", déclare-t-elle.
"De tels traumatismes ne peuvent pas s'effacer en un tour de main. Ça ne fait que quatre ans, donc le corps enseignant est toujours traumatisé, mais reste en éveil et il faut garder espoir. Nous, nos missions c'est de transmettre et d'éduquer et de permettre à nos élèves d'être en réussite", poursuit la cheffe de l'établissement.
Un recueillement "tout au long de la semaine"
C'est pour ne pas les oublier que l'ensemble des collèges et lycées français ont organisé une minute de silence en leur hommage ce lundi.
"C'est une mobilisation importante autour d'un temps solennel dans chaque établissement du second degré pour que nous gardions en mémoire ce qu'il s'est passé, et que nous n'oublions pas ces deux professeurs disparus tragiquement. Et c'est également la façon de continuer à incarner les valeurs qu'ils ont véhiculées, ces valeurs de liberté, fraternité et égalité" avance Mickaël Cabbeke.
"Ce moment de recueillement va se poursuivre tout au long de la semaine autour de moments pédagogiques et de séquences sur les événements eux-mêmes mais également pour continuer à travailler avec eux autour des valeurs et de la transmission et pour leur donner les clés de compréhension comme de futurs citoyens éclairés", conclut le directeur académique des services de l'Éducation nationale du département.